La chanteuse Dawn Richards relate des faits de maltraitance et des attouchements en 2004

Dawn Richards, ancienne chanteuse du groupe Danity Kane, porte plainte contre Sean Combs pour agressions sexuelles, violences et maltraitance. Elle affirme avoir été privée de sommeil et de nourriture lorsqu’elle participait à Making the Band, une émission musicale de téléréalité sur MTV pilotée par le magnat du rap, et avoir été victime d’attouchements de sa part. Elle relate également avoir été témoin de violences conjugales.


  • 24 sept. 2024
    24 septembre 2024

    Une nouvelle plainte pour viol et soumission chimique en 2001

    Une semaine après l’arrestation de la star, une nouvelle femme, Thalia Graves, accuse Sean Combs de l’avoir « violée avec brutalité » en 2001 dans les studios de sa maison de production Bad Boy Records, à New York, avec l’aide d’un complice, un garde du corps du producteur, et sous l’effet d’une substance chimique.

  • Pourquoi est-il poursuivi seulement maintenant ?

    Ces plaintes s’inscrivent dans le cadre de récents dispositifs judiciaires de lutte contre les violences sexuelles adoptés par l’Etat de New York, en particulier l’Adult Survivor Act (« loi sur les adultes survivants »). Entré en vigueur le 24 novembre 2022, il a permis à des victimes de porter plainte pour viol ou agression sexuelle, même pour des faits prescrits, pendant un an.

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    C’est dans ce cadre que les trois premières plaintes visant Sean Combs ont été déposées. Cette loi est aussi à l’origine d’actions judiciaires visant d’autres célébrités, comme l’acteur Bill Cosby, l’ancien maire de New York Rudy Giuliani ou encore l’ancien président Donald Trump, dans des affaires distinctes.

    Un autre dispositif, le Victims of Gender Motivated Violence Protection Law (« loi de protection des victimes de violences de genre »), adopté le 1er mars 2023, a ouvert une fenêtre de deux ans pour porter à la connaissance de la justice des faits éventuellement prescrits. Plusieurs plaintes contre le rappeur ont été déposées dans ce cadre.

    D’autres personnes sont-elles visées par ces plaintes ?

    Plusieurs proches de Diddy sont directement incriminés dans les plaintes et accusés, d’une manière ou d’une autre, d’avoir participé à des viols collectifs. Parmi eux, son fils Justin Dior Combs, des employés du rappeur, l’acteur Cuba Gooding Jr. et plusieurs dirigeants de l’industrie musicale, comme le président de Bad Boys Records, Harve Pierre, le directeur exécutif d’Universal Music, Lucian Grainge, l’ancien dirigeant de Motown Records, Ethiopia Habtemariam… L’assistante de Sean Combs, Kristina Khorram, est comparée dans une plainte à Ghislaine Maxwell, la femme condamnée pour avoir recruté les jeunes femmes abusées sexuellement par le milliardaire Jeffrey Epstein.

    Harve Pierre conteste des « allégations dégoûtantes », tandis que le garde du corps de la star, Joseph Sherman, « nie catégoriquement, un milliard de fois ».

    Lire aussi : Ghislaine Maxwell, l’ancienne compagne de Jeffrey Epstein, condamnée à vingt ans de prison pour crimes sexuels

    Quelles autres personnalités ont été évoquées dans cette affaire, et pourquoi ?

    D’autres noms de stars internationales ont été cités pour avoir participé aux gigantesques soirées mondaines organisées par Sean Combs dans les années 1990 et 2000, les white parties (« fêtes blanches », en référence à la tenue vestimentaire exigée). C’est le cas de Leonardo DiCaprio, que des photos d’archive montrent verre de champagne à la main auprès du rappeur, ou du milliardaire Donald Trump, qui ne s’était pas encore lancé en politique.

    Le prince William est également cité dans une plainte comme un exemple de célébrité qui aurait apporté à Diddy son prestige et sa légitimité. Ils ne sont pas suspectés d’avoir participé ni d’avoir eu connaissance des viols supposés.

    D’autres archives ont suscité l’inquiétude, comme un court documentaire de 2009 intitulé Les quarante-huit heures de Justin Bieber avec Diddy. Le jeune chanteur y est pris sous son aile par un Sean Combs entreprenant, qui lui promet de réaliser « le rêve de ses 15 ans », de faire « des choses folles », qu’il « ne peut pas dévoiler ».

    Quelle est la défense de Sean Combs ?

    Dans un premier temps, Sean Combs nie intégralement les faits qui lui sont reprochés. Par la voix de ses avocats, il dénonce en novembre 2023 des « accusations montées de toutes pièces » à des fins pécuniaires. Mais il est confronté à une accumulation de témoignages l’incriminant.

    Lors d’une spectaculaire intervention en mai, les enquêteurs du Département de la sécurité intérieure des Etats-Unis perquisitionnent deux résidences lui appartenant, à Los Angeles et Miami. Ils y saisissent mille bouteilles de lubrifiant et des « preuves des freak off » – surnom des orgies sexuelles qui font l’objet de l’enquête fédérale –, dont de nombreuses caméras.

    En mai, CNN publie une séquence filmée par une caméra de sécurité en 2016. Sean Combs, en serviette de bain, y tire à terre sa compagne de l’époque, Cassandra Ventura, dite Cassie, et la frappe à plusieurs reprises. Dans une vidéo, le producteur de musique reconnaît les faits, qualifie son comportement d’« inexcusable ». Depuis, la défense du rappeur insiste sur sa volonté de collaborer avec la justice, et souligne qu’il est revenu à New York de son propre chef pour répondre aux questions de la justice.

    Pourquoi l’affaire a-t-elle une résonance politique ?

    Sean Combs a tissé au fil des ans des liens étroits avec les sphères politiques et philanthropiques américaines, particulièrement démocrates. Il s’est engagé en faveur de l’éducation dans des quartiers défavorisés en investissant des sommes importantes dans un réseau d’écoles semi-privées du secondaire, Capital Prepatory Schools. Un partenariat qui a pris fin en 2023. Sean Combs a aussi accordé une donation d’un million de dollars à Howard, prestigieuse université afro-américaine où il a brièvement étudié le commerce. L’université a fait le choix, en juin, de retourner ce don.

    Soucieux de la cause noire, Sean Combs a pris position en faveur du président démocrate Joe Biden en 2020. « Les hommes blancs comme [Donald] Trump doivent être bannis. [Sa] manière de penser est dangereuse », affirmait-il alors au micro du podcast Revolt TV, en annonçant le lancement d’un parti représentant les Noirs américains. Des positions qui valent à l’affaire Combs d’être aujourd’hui instrumentalisée par les pro-Trump pour tenter de salir le camp démocrate. En retour, celui-ci rappelle que le businessman new-yorkais a longtemps fréquenté le rappeur.

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