Le premier ministre français François Bayrou s’exprime lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Matignon à Paris, le 26 juin 2025.

Refusant l’échec du conclave sur la réforme des retraites au terme de quatre mois de discussions entre les partenaires sociaux, François Bayrou a fait état d’« avancées » et de « progrès » lors des négociations, malgré l’absence d’accord signé, lors d’une conférence de presse à Matignon, en cours depuis 17 heures.

« Ce travail, contrairement à ce qui a été abondamment dit et écrit, a été remarquablement utile », a encore assuré celui qui voit sa position à la tête du gouvernement fragilisée ces derniers jours.

Le premier ministre a convoqué les organisations syndicales et patronales en début de semaine pour d’ultimes échanges, dans une dernière tentative pour sauver quelques points d’accord à l’issue de la concertation sur la réforme adoptée en 2023. « S’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera », il « prendra ses responsabilités », avait-il déclaré mercredi devant le Sénat, assurant que syndicats et patronat étaient « à quelques centimètres » d’un compromis.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Retraites : les syndicats renvoient la balle au patronat et appellent Bayrou à trancher

Motion de censure déposée par les socialistes

François Bayrou avait lancé en février ces concertations sur la réforme contestée en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février.

Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec, au terme de quatre mois de discussions. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une « voie de passage » et les avait reçus mardi. Les discussions se sont poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats.

A l’issue du conclave non concluant et voyant le premier ministre tenter de gagner du temps, les socialistes ont annoncé dès mardi, puis déposé jeudi matin, une motion de censure contre le gouvernement. Ces derniers souhaitent discuter de l’ensemble des paramètres de la réforme des retraites au Parlement, en particulier de l’âge de départ, porté à 64 ans, ce que refuse le premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître et que le déficit pourrait encore déraper cette année.

Reculer « l’âge de départ va se poser à nouveau » dans les années qui viennent, a déclaré dans un entretien mercredi au Le Figaro la ministre du travail et de la santé Catherine Vautrin, qui participe à la conférence de presse, ainsi que sa collègue du travail, Astrid Panosyan-Bouvet.

Newsletter

« Politique »

Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique

S’inscrire

La motion de censure déposée par les socialistes, soutenue par les autres groupes de gauche, remet le Rassemblement national (RN), qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du Parti socialiste, de La France insoumise et du RN.

Mais le parti d’extrême droite a fait savoir qu’il ne voterait cette motion de censure, qui devrait être examinée en début de semaine prochaine, la condamnant ainsi à l’échec. Le RN donne « rendez-vous » au premier ministre lors de l’examen du budget, à l’automne.

Lire aussi | Motion de censure contre le gouvernement Bayrou : simulez le vote des députés

Le Monde

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version