L’ancien président français Nicolas Sarkozy quitte le tribunal correctionnel, jeudi 25 septembre 2025 à Paris.

Deux jours après sa condamnation dans l’affaire dite du financement libyen, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’espère « en aucun cas » être gracié, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD), publié samedi 27 septembre au soir. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi l’ancien président à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir « laissé ses plus proches » collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

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Comme le Journal du dimanche lui demande s’il espère une grâce d’Emmanuel Macron, l’ex-chef de l’Etat répond : « En aucun cas ». « Pour être gracié, il faut accepter sa peine, et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté », ajoute-t-il, en concluant d’un « je vaincrai ». La grâce ne s’applique qu’à une condamnation définitive et exécutoire, et n’est donc pas envisageable pour l’instant, Nicolas Sarkozy ayant fait appel du jugement.

« Toutes les limites de l’Etat de droit ont été violées »

Dans cet entretien fleuve, il cite les mots de la présidente du tribunal à propos du document publié par le site d’information Mediapart en 2012 à l’origine de la procédure − une note en arabe sur un accord pour appuyer la campagne du candidat à l’Elysée. Selon la magistrate, « le plus probable est que ce document soit un faux ».

« S’il y a un faux, c’est qu’il y a eu des faussaires, des manipulateurs et donc un complot », estime Nicolas Sarkozy. « Dans un monde normal, c’est l’ensemble de l’accusation qui aurait dû s’écrouler. Or le tribunal a fait exactement le contraire. Je rappelle que j’ai perdu la présidentielle de 2012 de très peu. Le faux de Mediapart y a joué un grand rôle. Qui réparera cette injustice ? », poursuit-il.

Interrogé sur l’exécution provisoire dont est assortie sa peine de cinq ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à effet différé, Nicolas Sarkozy déclare qu’il s’attendait « à tout, mais pas à cela ». « Toutes les limites de l’Etat de droit ont été violées. C’est tellement invraisemblable. Même dans ses réquisitions pourtant violentes, le PNF [parquet national financier] ne l’avait pas demandé ! », relève-t-il. Nicolas Sarkozy a été convoqué le 13 octobre par le PNF, qui lui précisera alors à quelle date il sera incarcéré, probablement dans un « délai relativement proche », selon une source judiciaire.

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Le Monde avec AFP

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