Jeudi, Laurent Vinatier a été transféré jeudi vers une colonie pénitentiaire de transit en vue de purger sa peine.
Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétiqueest accusé d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d' »agent de l’étranger ».

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Un chercheur français soupçonné d’espionnage arrêté en Russie

Il va purger sa peine loin de Moscou. Laurent Vinatier, ce chercheur français condamné à trois ans de prison en Russie pour ne pas s’être enregistré en tant qu' »agent de l’étranger », a été transféré vers une colonie pénitentiaire de transit en vue de purger sa peine, a annoncé ce jeudi sa famille à nos confrères de l’AFP.

L’avocat de Laurent Vinatier a informé la famille du chercheur que ce dernier a été transféré à Toula, à environ 200 km au sud de Moscou, dans une colonie pénitentiaire de transit pour y effectuer une quarantaine de 15 jours. Après cette période, il devrait être transféré vers un autre établissement encore inconnu pour y purger sa peine. En Russie, les transferts pénitentiaires en Russie sont des procédures qui prennent souvent plusieurs semaines, les proches des condamnés pouvant rester tout ce temps sans nouvelles. 

Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.

Les autorités russes accusent Laurent Vinatier, 48 ans, d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d' »agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie. L’intéressé a reconnu les faits, mais plaidé l’ignorance. Il s’est également excusé, espérant l’indulgence de la justice. La France dénonce sa condamnation comme « arbitraire » et appelle à sa « libération immédiate ».

Les autorités russes utilisent depuis des années le statut d' »agent de l’étranger » pour réprimer leurs détracteurs, mais c’est la première fois qu’un ressortissant étranger est incarcéré pour ce motif. La Russie a été accusée dans le passé par les Occidentaux d’arrêter des ressortissants étrangers pour pouvoir ensuite les échanger contre des Russes détenus en Occident. Les relations entre Moscou et la France sont en outre glaciales, depuis que le Kremlin a déclenché il y a trois ans sa guerre contre l’Ukraine.

Antoine LLORCA avec AFP

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