• Le 4 novembre 1979, des étudiants khomeynistes occupent l’ambassade des États-Unis à Téhéran et prennent en otage le personnel diplomatique.
  • C’est le début de l’affaire des otages américains et d’une longue crise diplomatique.
  • Depuis, l’Iran est, peu à peu, devenu cet ennemi public numéro un de Washington, mais aussi des Occidentaux.

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Guerre Israël-Iran : les États-Unis ont frappé

C’est un jour que les Américains n’ont jamais oublié, un de ces moments d’histoire qui fabrique en partie celle d’aujourd’hui. Le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes prennent d’assaut l’ambassade des États-Unis à Téhéran, exigeant l’extradition de l’ex-chah, soigné aux États-Unis : 52 diplomates et employés seront retenus en otage pendant 444 jours : « Les Américains, ils ont gardé cette humiliation », souligne le géopolitologue Jean-Antoine Duprat. « Ils n’imaginaient certainement pas que les Iraniens allaient jusque-là : prendre des otages diplomates américains dans l’ambassade. Ça, ça a été vraiment quelque chose de très puissant. » 

Car l’Iran a basculé cette année-là. En arrivant au pouvoir en 1979, l’ayatollah Rouhollah Khomeiny mène la révolution islamique avec un fond idéologique simple : l’anti-américanisme et l’anti-sionisme. « La destruction d’Israël a toujours été un objectif de la République islamique d’Iran depuis son accession au pouvoir en 1979 », rappelle la chercheuse Héloïse Fayet. « Israël est considéré comme petit Satan, c’est-à-dire l’incarnation au Moyen-Orient du grand Satan. » 

« Une exportation de la révolution par des moyens terroristes »

L’Iran, pays chiite dans un monde arabe largement sunnite, rêve à l’époque d’unir ses voisins derrière sa bannière et investit pour cela stratégiquement dans la cause palestinienne très populaire, devient soutien aux groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah au Liban. L’Iran exporte alors sa révolution et multiplie les attentats dans le monde occidental, comme le rappelle la politologue Myriam Benraad : « L’Iran est derrière un certain nombre d’actions terroristes qui vont aussi viser un certain nombre de pays, notamment européens, sur leur sol. Ça a été le cas de la France. Donc cette exportation de la révolution par des moyens terroristes va évidemment aliéner une partie de la communauté internationale qui dès lors va se mettre du côté d’Israël. » 

Le chancelier allemand Friedrich Merz a ouvertement soutenu les frappes israéliennes sur l’Iran, et évoqué la possible fin d’un pouvoir iranien qui « a apporté la mort et la destruction dans le monde ». « C’est le sale boulot qu’Israël fait pour nous tous », a déclaré en marge du sommet du G7 au Canada le dirigeant allemand à propos des attaques sans précédent menées avec l’objectif affiché d’empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique. Cette offensive d’Israël vise un pouvoir qui a « apporté la mort et la destruction au monde avec des attentats, des meurtres et des massacres, avec le Hezbollah, avec le Hamas » ou encore « la livraison de drones à la Russie », a énuméré Friedrich Merz lors d’un entretien sur la chaîne ZDF. Il a encore exprimé « le plus grand respect pour le fait que l’armée israélienne ait eu le courage » de faire « ce sale boulot ». « Sinon, nous aurions peut-être continué à subir pendant des mois et des années le terrorisme de ce régime, qui aurait peut-être même fini par se doter de l’arme atomique », a-t-il poursuivi.

Cette ultime menace que le monde a donc décidé de ne plus accepter : d’infréquentable, le régime iranien est ainsi devenu l’ennemi public numéro 1.

La rédaction de TF1info | Reportage : Sylvie PINATEL et Séverine FORTIN

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