• Azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium… à l’aide de l’eau de pluie et de leurs racines, les plantes puisent dans la terre divers nutriments pour se développer.
  • Dans certaines régions, les sols demeurent trop pauvres et acides.
  • Les plantes trouvent d’autres moyens de s’alimenter en devenant chasseuses et carnivores.

Des feuilles dentelées en forme de mâchoire, des substances chimiques collantes, des liquides glissants… Les plantes carnivores ne font pas de cadeau. Elles attirent, aspirent et digèrent de petites proies vivantes. Les insectes passant à proximité, à l’instar des fourmis ou des mouches, se retrouvent piégés. Certaines espèces capturent également des araignées, des limaces ou des vers tandis que d’autres dévorent parfois des rongeurs aussi gros que des rats.

En réalité, ces plantes n’ont pas le choix. Elles se développent dans un sol pauvre en azote et en phosphore, acide, dans un environnement humide (tourbières, marécages…), exposé aux nuisibles et parfois sans soleil. Résultat, les 700 espèces de plantes carnivores aujourd’hui recensées dans le monde ont progressivement trouvé la parade pour aller chercher ailleurs la nourriture nécessaire à leur survie.

Plusieurs pièges astucieux

Chaque espèce use d’une technique redoutable. Certaines plantes restent passives : elles disposent d’une urne remplie d’un liquide acide et glissant. Le népenthès par exemple attend que les insectes, attirés par le nectar sur le bord, chutent dans la cavité où ils se noient et se décomposent. La plante cobra (Darlingtonia californica) ressemble à un serpent dressé à l’ouverture de l’urne au bout de la feuille. La plante parsème son sommet de tâches translucides trompeuses : les insectes croient à une sortie et s’épuisent avant de tomber au fond de la fosse où se trouve le système digestif de la plante carnivore. Là, les enzymes présentes dans ce liquide décomposent lentement la proie. À noter que les matières indigestes (os, poils, écailles…) restent au fond de l’urne et se décomposent, elles aussi, avec le temps sous l’effet des microorganismes. Si l’urne se retrouve trop encombrée de débris, elle peut se dessécher et la plante en produit une nouvelle.

D’autres, à l’image de la dionée attrape-mouche présente en France, disposent de feuilles en forme de mâchoire garnie de cils. Lorsqu’un insecte touche ses cils à deux reprises, les lobes se referment rapidement (en moins de 0,1 seconde). Elles emprisonnent la proie avant que les glandes digestives ne libèrent des enzymes pour la dissoudre et absorber les nutriments.

Certaines familles choisissent de s’appuyer sur des substances chimiques collantes. Les rossolis (famille des droséracées) possèdent des feuilles recouvertes de poils glandulaires sécrétant une substance collante. Objectif : engluer l’insecte qui se pose dessus. Les tentacules de la plante se replient progressivement pour envelopper la proie et faciliter sa digestion.

Les dernières se servent d’un piège à aspiration. La plante à vessie (Utricularia) vit dans l’eau. Elle capture sa nourriture à l’aide de petites vésicules sous-marines qui fonctionnent comme des clapets à aspiration. Lorsqu’un petit organisme touche les poils déclencheurs, la vessie s’ouvre brusquement et aspire l’eau et la larve ou le crustacé situé aux alentours.

Attention, ces plantes se retrouvent menacées par le dérèglement climatique et la pollution des sols. La destruction de leur habitat et la raréfaction des proies les empêchent de se développer. L’Union européenne protège toutes les plantes carnivores et vous ne pouvez ni les cueillir, ni les toucher.

Geoffrey LOPES

Partager
Exit mobile version