Le 13H de TF1 a comparé les prix d’un certain nombre de produits en France et en Allemagne.
Les écarts sont manifestes, et confirmés par les habitants frontaliers.
Comment les expliquer ? Éléments de réponse.
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Taxes, carburants, inflation… Les Français face à la vie (très) chère
L’équipe du 13H est allée faire ses courses dans un magasin de hard-discount. Un shampoing de grande marque y est facturé 6,49 euros. Vingt kilomètres plus loin, dans un magasin de la même enseigne, ce produit est vendu à 5,95 euros, soit 54 centimes de moins. Même marque, même distributeur, une seule différence : le pays. Le premier est vendu en France, près de Strasbourg, l’autre en Allemagne.
Et ce n’est pas la seule différence de prix, témoignent les frontaliers au micro de TF1. « Sur la viande, il y a une différence, sur les fruits et légumes, il n’y a pas photo », tranche une dame. Les produits peuvent être plus chers en France ou en Allemagne, selon les cas. Leur prix est souvent négocié par les grandes surfaces au niveau européen. Elles s’unissent dans de grandes centrales d’achat pour peser plus lourd face aux industriels, et garantir des prix plus homogènes entre les pays.
Négociations plus rapprochées
Pourquoi alors trouve-t-on des écarts de prix ? Nous avons interrogé le représentant d’un distributeur présent en France et dans d’autres pays européens. « Les prix en Allemagne ou dans d’autres pays en Europe sont bien plus représentatifs du juste prix, par rapport à une matière première qui fluctue sur les produits alimentaires », explique Michel Biero, vice-président de Lidl. En France, en effet, les prix des marques en grande surface sont négociés une fois par an avec les industriels. Tandis qu’ailleurs en Europe, ces négociations peuvent avoir lieu plusieurs fois par an, ce qui explique que les prix s’adaptent plus étroitement à l’évolution du cours des matières premières.
Mais ce n’est pas la seule raison, il faut y ajouter « toutes les taxes qui existent en amont, qu’on appelle les impôts de production, ou le coût du travail, qui vont faire que c’est plus cher de travailler en France que de travailler en Allemagne », estime l’expert en consommation Philippe Goetzmann.
Et certaines taxes existent chez nous et nulle part ailleurs. Par exemple, celle sur la « fin de vie des emballages ». Pour un chocolatier français rencontré par notre équipe, cela représente quelques centimes par paquet, mais à la fin de l’année ce sont « entre 2000 et 3000 euros supplémentaires, au niveau des achats d’emballages ». Les professionnels doivent aussi faire face aux écarts de TVA. Le chocolat au lait par exemple est taxé à 20% en France, soit trois fois plus qu’en Allemagne.