
Ils ont une dizaine de mois pour explorer l’un des plus grands défis politiques du XXIe siècle, celui de la fracture écologique. Lancée quelques heures avant la chute du gouvernement de François Bayrou, début septembre, une mission composée de trois économistes va « analyser les conséquences socio-économiques du dérèglement climatique », selon les termes choisis par Matignon. Ces experts vont devoir mesurer les impacts du réchauffement mais aussi les coûts que cette transition va engendrer sur les différentes catégories de la société française. A l’été 2026, ils devront donner des pistes pour que chaque Français ait l’impression de contribuer et de bénéficier de la façon la plus équitable possible.
Le but officieux est de couper le carburant aux populismes qui instrumentalisent l’écologie en dressant les catégories populaires contre Paris, Bruxelles et les élites avec des arguments simplistes mais très efficaces : les bobos urbains qui prennent l’avion demanderaient aux travailleurs ruraux modestes ayant besoin de leur voiture de payer et de changer de mode de vie. Depuis 2017, Emmanuel Macron et ses ministres ont pu constater les ravages provoqués par le sentiment d’injustice climatique. A l’automne 2018, les « gilets jaunes » ont protesté contre la taxe carbone. Au printemps, les #Gueux, très actifs sur réseaux sociaux, ont fait reculer les députés sur les zones à faibles émissions (ZFE) sans même avoir à descendre dans la rue.
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