Mette Frederiksen et Keir Starmer, à Londres, le 24 octobre 2025.

Cela se présente comme un « message fort » adressé aux « amis européens » pour lutter contre l’immigration illégale. Le premier ministre britannique, Keir Starmer, et son homologue danoise, Mette Frederiksen, appellent les Européens à réformer la Convention européenne des droits de l’homme, dans une tribune conjointe publiée dans le quotidien The Guardian, mardi 9 décembre.

Cette convention est un traité signé par les 46 Etats membres du Conseil de l’Europe, qui garantit le respect des libertés fondamentales. Sa bonne application est contrôlée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Cette tribune venant des dirigeants de deux pays ayant considérablement durci leur politique migratoire est publiée à la veille d’une réunion informelle des ministres de la justice des pays signataires de la Convention européenne des droits de l’homme, à Strasbourg sur l’immigration et le rôle de la Convention. Elle intervient également après que Donald Trump a déploré que l’Europe « se délabre » en ne luttant pas suffisamment contre l’immigration.

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La Cour européenne des droits de l’homme très critiquée au Royaume-Uni

Keir Starmer et Mette Frederiksen (social-démocrate) défendent ainsi une « modernisation de l’interprétation » de la Convention dans les différents droits nationaux, ajoutant qu’elle doit « évoluer afin de refléter les défis du XXIe siècle ». Selon les deux dirigeants, c’est le « meilleur moyen de lutter contre les forces de la haine et de la division » en Europe.

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Au Royaume-Uni, la CEDH est très critiquée, accusée d’empêcher le gouvernement de lutter contre l’immigration illégale, notamment l’arrivée de migrants par la Manche sur de petits bateaux.

Les conservateurs et le parti anti-immigration Reform UK défendent une sortie pure et simple de la Convention, tandis que le gouvernement travailliste de Keir Starmer a annoncé en novembre qu’il comptait réduire son champ d’application en matière de droit d’asile, et qu’il voulait négocier une réforme avec les autres pays signataires.

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Un système crée « pour une autre époque »

« Le système actuel d’asile a été créé pour une autre époque », font valoir Keir Starmer et Mette Frederiksen dans leur tribune, considérant que « dans un monde de mobilité massive, les réponses d’hier ne fonctionnent pas ».

« Nous protégerons toujours ceux qui fuient la guerre et la terreur, mais le monde a changé et les systèmes d’asile doivent également changer », insistent-ils. « Ensemble, nous appelons nos amis à travers l’Europe à aller plus loin pour relever ces défis », ajoutent-ils encore.

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« Nous sommes déterminés à démontrer que nos sociétés peuvent agir avec compassion tout en respectant l’ordre public et la justice (…) C’est ce que les citoyens attendent de leurs gouvernements : qu’ils contrôlent l’immigration et le séjour, et ce, selon leurs conditions », avancent Keir Starmer et Mette Frederiksen.

« Si les gouvernements responsables ne prennent pas en compte les préoccupations de leurs citoyens, les populistes l’emporteront », avertissent les deux chefs de gouvernement.

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Le Monde avec AFP

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