- La Commission européenne a ouvert la porte à une lourde amende contre le géant chinois du commerce en ligne AliExpress, mercredi 18 juin.
- La firme est accusée de ne toujours pas gérer suffisamment les risques liés à la vente de produits illégaux.
Sanctionner lourdement AliExpress n’est désormais plus un tabou pour les instances de l’Union européenne. Ce mercredi 18 juin, la Commission européenne a ouvert la voie à une lourde amende contre le géant chinois du commerce en ligne AliExpress pour des manquements au nouveau règlement communautaire sur les services numériques. Elle considère, « à titre préliminaire »
, qu’il « a enfreint son obligation d’évaluer et d’atténuer les risques liés à la diffusion de produits illégaux »
comme des contrefaçons ou des articles non conformes aux normes de sécurité européennes.
Dans le détail, la filière d’Alibaba est accusée de sous-estimer les risques en raison des « ressources limitées »
de son système de modération et de n’appliquer « pas correctement »
sa politique de sanctions envers les vendeurs « qui publient de manière répétée du contenu illégal »
. L’exécutif de l’UE, également gendarme du numérique, pointe aussi des « défaillances systémiques »
qui rendent ses systèmes de modération « inefficaces et susceptibles d’être contournés par des vendeurs malveillants »
.
Cette mise en cause fait suite à une enquête ouverte par la Commission en mars 2024. Désormais, AliExpress va pouvoir accéder au dossier et répondre par écrit aux constatations préliminaires. Si l’accusation de la Commission est confirmée, le groupe s’expose à une amende pouvant atteindre 6% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
AliExpress va dans la bonne direction
« Les mesures prises aujourd’hui montrent la force de la législation sur les services numériques en ce qui concerne la création d’un environnement en ligne plus sûr et plus équitable. Nous avons été en mesure de prendre des mesures concrètes pour garantir un niveau élevé de sécurité aux citoyens de l’UE tout en maintenant des conditions de concurrence équitables pour les plateformes et les commerçants sur le marché »
, se félicite la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen. « Cette décision illustre les attentes de la Commission lorsque nous soulevons des préoccupations »
, ajoute-t-elle.
À noter tout de même que ce rappel à l’ordre s’accompagne d’un satisfecit sur de nombreux points soulevés il y a un an, la plateforme ayant proposé des améliorations validées par la Commission. « Nous saluons les engagements d’AliExpress en faveur d’une plus grande sécurité pour les utilisateurs, d’une plus grande équité pour les commerçants légitimes et d’une meilleure plateforme en ligne pour tous »
, indique ainsi Henna Virkkunen. Il reste tout de même du pain sur la planche pour éviter une éventuelle sanction.