L’entrée du ministère de l’économie et des finances, à Paris, le 9 janvier 2025.

La France est-elle en train de devenir un terrain de chasse privilégié pour les investisseurs étrangers en quête d’actifs sensibles ? Les entreprises américaines, britanniques, chinoises ou encore luxembourgeoises sont en tous les cas de plus en plus nombreuses à solliciter l’Etat avant de lancer des opérations dans des secteurs jugés critiques, comme la défense ou la santé. Le Trésor, chargé du contrôle des investissements étrangers, a reçu 392 demandes d’autorisation et d’avis préalable en 2024, du jamais-vu, a expliqué cette direction du ministère de l’économie et des finances, mercredi 30 juillet, à l’occasion d’un bilan annuel.

Le nombre de dossiers étudiés a ainsi bondi de 27 % en un an, et presque quadruplé par rapport à 2014, où seules 105 demandes avaient été déposées. Depuis le 1er janvier, « le rythme ne faiblit pas, on est sur la même courbe », précise-t-on à Bercy. L’année 2025 pourrait donc marquer un nouveau record.

Plus qu’une menace pour la souveraineté économique tricolore, Eric Lombard, le ministre de l’économie et des finances, voit dans ces chiffres un signe positif : « La France a préservé l’attractivité de son économie » aux yeux des investisseurs étrangers, en dépit de toutes les turbulences politiques. « Le contrôle des investissements étrangers en France tel qu’il est organisé aujourd’hui n’est pas loin de l’équilibre idéal entre la protection des actifs stratégiques et l’attractivité économique de la France », appuie Christophe Plassard, entrepreneur et député (Horizons) de Charente-Maritime, dans le rapport d’information qu’il vient de consacrer à la « guerre économique ».

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