Mercredi 30 avril, le gouvernement a présenté un plan pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire, trois mois après un accident ayant provoqué la mort d’une lycéenne.
Dépistages antidrogue pour les chauffeurs de bus, infractions plus sévèrement punies…

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Le 13H

« Ça analyse, test ok. On est bon pour démarrer », lance Sylvie Gamet, test d’alcoolémie en main. « Si le test est positif, on ne peut pas démarrer, cela fonctionne très bien », indique la conductrice de bus dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. Un dispositif qui pourrait bientôt s’appliquer aux stupéfiants. « Il faudrait absolument le mettre pour la drogue, ça serait vraiment bien », renchérit-elle. 

Mise en place d’un « stupotest »

Le lancement d’un « stupotest » : c’est l’une des mesures avancées par le ministre des Transports, Philippe Tabarot, invité ce mercredi dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », alors que le gouvernement présentait le même jour un plan pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire. « Je souhaite que la filière avance sur quelque chose qui puisse permettre de contrôler les chauffeurs dès qu’ils montent dans le bus », avec l’objectif de « stopper le démarrage » du car en cas de contrôle positif, a détaillé le ministre sur notre antenne. 

« C’est important pour les enfants, et même pour la sécurité routière en général », indique une mère interrogée dans notre reportage devant une école près de Toulouse (Haute-Garonne). « Je ne vois pas pourquoi eux ne seraient pas dans l’obligation de faire un contrôle avant de prendre le volant, surtout qu’ils conduisent nos enfants », ajoute une autre. Le ministère des Transports s’est fixé une échéance de quatre ans pour déployer cette mesure. 

Contrôles renforcés, infractions plus sévèrement punies…

D’autres mesures ont été annoncées, à commencer par la multiplication des contrôles des chauffeurs en matière de stupéfiants « de manière aléatoire », a indiqué le ministre. Chaque conducteur fera l’objet d’au moins un test aléatoire par an pour dépister les stupéfiants, a de son côté précisé le ministère des Transports dans un communiqué. « La quasi-intégralité des conducteurs sont favorables. C’est important pour eux également, pour valoriser l’image de leur métier », souligne face à notre caméra Jean-Sébastien Barrault, président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV). Et d’ajouter : « Ce sont des professionnels, et je n’ai pas connaissance de cas de résistance là-dessus ». 

Parmi les autres mesures, Philippe Tabarot a indiqué que le plan prévoyait une meilleure formation des chauffeurs aux risques des stupéfiants. Il a aussi évoqué « l’utilisation de caméras pour prévenir le conducteur sur une perte d’attention » ou encore « la possibilité pour les enfants, à travers un numéro de téléphone, de contacter des personnes référentes pour dire que quelque chose se passe dans le bus qui n’est pas conforme ». 

Autre mesure à l’étude : l’alourdissement des sanctions pénales visant les chauffeurs responsables d’homicides routiers lorsqu’ils sont sous l’emprise de stupéfiants. L’exécutif compte s’appuyer sur une proposition de loi, dont l’objectif est de créer un délit d’homicide routier, « puni de sept ans d’emprisonnement et de 100.000 euros d’amende ». Le texte doit être examiné dans les semaines à venir à l’Assemblée nationale. 

Ces nouvelles règles font suite à un accident survenu il y a trois mois. Le 30 janvier, Joana, 15 ans, est décédée dans l’accident du car scolaire qui l’amenait au lycée à proximité de Châteaudun (Eure-et-Loir). Le conducteur du véhicule avait été testé positif aux stupéfiants. Depuis ce drame, plus de 30.000 conducteurs de cars et bus scolaires ont été contrôlés. Sur les 6000 contrôles lors du mois de mars, 26 se sont avérés positifs aux stupéfiants, et 14 à l’alcool. 

Marie TERANNE | Reportage Laszlo Gelabert, Frederic Delpech, Justine Cerqueira

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