• La convention citoyenne sur les « temps de l’enfant » s’est réunie ce week-end pour évoquer la question des rythmes scolaires et de la semaine de 4 jours à l’école primaire.
  • Elle a également, lors de cette deuxième session, fixé les grands thèmes à approfondir d’ici à novembre prochain.

Faut-il répartir la semaine d’école sur quatre jours ou quatre jours et demi ? C’est la grande question qui a animé les discussions de la deuxième session de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, organisée au Conseil économique, social et environnemental (Cese) ce week-end. 140 citoyens (131 tirés au sort et 9 sélectionnés par ATD Quart monde) ont débattu avec des représentants de l’Éducation nationale, des collectivités locales, des intervenants sur le temps périscolaire et des fédérations de parents d’élèves du public sur cette question épineuse qui a fait l’objet de trois réformes (contradictoires) au cours de la dernière décennie. 

À l’heure actuelle, les élèves de primaire ont 24 heures de classe sur une semaine organisée officiellement sur quatre jours et demi. Mais depuis 2017, les communes peuvent opter pour une organisation dérogatoire, laquelle permet de répartir ces 24 heures sur quatre jours. Cette dernière est choisie par 90% des communes.

La semaine de quatre jours et demi serait plus adaptée au rythme chrono-biologique de l’enfant

Gabriel Fraga

Or, en mai dernier, un rapport de la Cour des comptes avait jugé que la semaine de quatre jours constituait une « organisation en décalage avec les besoins de l’élève ». Un son de cloche que l’on a largement entendu au cours de la dernière réunion. « Le consensus scientifique est que la semaine des quatre jours n’est pas la meilleure pour les apprentissages. La semaine de quatre jours et demi serait plus adaptée au rythme chrono-biologique de l’enfant », a avancé Gabriel Fraga, vice-président de l’Association nationale des directeurs et des cadres de l’éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev). « La semaine de quatre jours est ce qui correspond le plus aux attentes d’emploi du temps de l’adulte, enseignants, fonctionnaires territoriaux, parents. Quatre jours et demi, c’est plus adapté à l’enfant, mais plus de contraintes pour les adultes », a-t-il ajouté. 

Au contraire, du côté des syndicats d’enseignants, on souhaite pousser vers une généralisation des quatre jours. « Des enseignants se disent épuisés », disent ne pas savoir « comment ils vont tenir jusqu’à 64 ans », a expliqué Aurélie Gagnier, co-secrétaire générale de la FSU-SNUipp. « Dans ce contexte, est-ce que la communauté enseignante pourrait accepter une demi-journée de classe supplémentaire ? Je vous laisse imaginer », a-t-elle encore mis en avant. Les communes avancent, elles, qu’un tel système réduit leurs charges (transports scolaires, de cantine, de chauffage…). 

Des discussions jusqu’en novembre prochain

Après ces premières discussions animées, les citoyens de la convention citoyenne ont sélectionné les thèmes prioritaires qu’ils continueront à approfondir : coordination et gouvernance des acteurs qui interviennent dans les temps des enfants ; rythmes scolaires ; complémentarité des temps et diversité des apprentissages ; temps des parents et parentalité ; temps des écrans et du numérique. Les débats se poursuivront pendant cinq nouvelles sessions étalées jusqu’en novembre prochain. Une réponse collective sera ensuite remise au gouvernement, concernant la question posée par François Bayrou  : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? »

Pour rappel, la France est le seul pays de l’OCDE dans lequel les élèves du primaire ont les cours répartis sur quatre jours ou quatre jours et demi, la semaine de cinq jours étant largement répandue dans les autres pays, selon des données fournies par le Cese. Les élèves français ont, par ailleurs, 36 semaines de classe, contre 38 en moyenne dans l’OCDE. 

M.G avec AFP

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