On a longtemps cru que le fret ferroviaire pourrait être une alternative, mais le modèle tarde à décoller.
La solution la plus écologique sera peut-être de convertir les flottes de poids lourds à l’électrique.
Un « corridor électrique » vient ainsi d’être inauguré entre Lille et Avignon.
Le 20H de TF1 vous explique son fonctionnement.

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Lorsqu’un camion électrique n’a plus de batterie, le temps de recharge sur l’autoroute peut aller jusqu’à neuf heures. Sur l’A26 depuis ce vendredi matin, on observe ce qui sera peut-être la solution. Pour effectuer des longues distances en évitant les longs temps d’attente des recharges, cinq stations-relais ont été mises en place, sur les 900 kilomètres entre Lille et Avignon. Comment cela fonctionne ? Le camion qui n’a plus de batterie transmet son chargement à un autre véhicule, lui déjà rechargé, qui continuera le trajet jusqu’à la prochaine station, entre 200 et 300 km plus loin. Une rotation directement inspirée des anciens relais de poste. 

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« Il me suffit de décrocher la remorque, donc baisser les béquilles. Et une fois que c’est décroché, venir me mettre en place. Il y en a pour cinq minutes », montre un chauffeur dans le reportage de TF1 ci-dessus. Les conducteurs apprécient : plus de manipulation salissante, et plus besoin d’attendre à côté du camion que le plein soit fait.

« Avec ce système, le camion tourne en permanence, puisqu’il fait des allers-retours sur une boucle de 300 km dans un sens, 300 km dans l’autre », explique Arnaud Quémard, directeur général de la Sanef (Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France). 300 kilomètres, c’est l’autonomie moyenne d’un camion électrique, contre environ 800 km pour un thermique. Non seulement la cabine est substituée, mais le chauffeur aussi. Une fois son camion rechargé à l’aide d’une borne à très haute puissance, comme celles installées par Engie à chaque station-relais, il repartira avec un autre chargement à son point de départ. Un système qui permettrait notamment aux conducteurs d’effectuer des journées moins épuisantes, et de rentrer chez eux tous les soirs. 

Du côté des transporteurs qui ont testé le système pendant 16 mois avant l’inauguration ce vendredi, on salue la baisse du temps de transport. La rotation permet en effet d’effectuer en 17h la liaison de Lille à Avignon, contre 17h pour des véhicules diesel classiques, compte tenu des pauses obligatoires. 

La réduction des émissions de gaz à effet de serre serait, elle, de 60%. L’Alliance ECTN (European Clean Transport Network), à laquelle appartiennent Sanef, Engie, et le logisticien Ceva, ambitionne le déploiement de 190 stations-relais du même type à l’échelle européenne.

La rédaction de TF1info | Reportage : Olga LÉVESQUE, Zaina DIALLO

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