Le bateau de promenade en mer d’un exploitant déjà touché à deux reprises par des faits similaires a été incendié dans la nuit de jeudi à vendredi 19 septembre à Saint-Florent (Haute-Corse), ont annoncé les pompiers et le procureur de Bastia.

Le feu du Saleccia s’est déclenché à 0 h 25 et a été maîtrisé à 1 h 30 sans propagation à d’autres bateaux et sans pollution maritime, ont précisé les pompiers. « Je vous confirme que ce nouvel incendie affecte une personne déjà victime de plusieurs sinistres analogues », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, précisant que « les premières constatations semblent témoigner d’une origine volontaire ».

Une enquête a été ouverte « des chefs d’association de malfaiteurs et de destruction par un moyen dangereux » et confiée aux services de la direction interdépartementale de la police nationale de Haute-Corse. Ce bateau appartient au propriétaire du Popeye, un bateau de promenade faisant figure d’institution, qui avait été détruit par un incendie criminel fin avril. Ce même propriétaire avait eu deux embarcations détruites à 100 % fin juin alors qu’elles se trouvaient dans le chantier naval du port de Saint-Florent.

Un phénomène inquiétant sur les côtes corses

Cet incendie est le nouvel épisode d’une longue série qui touche les bateaux de promenade en mer à Saint-Florent mais aussi à Calvi (Haute-Corse), où cinq semi-rigides de trois sociétés différentes et un catamaran de balade ont été incendiés début juin. Mi-mai à Ajaccio, c’était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d’Ajaccio qui avait été incendié.

Le 20 mai, le collectif antimafia Maffia no, a Vita ié (« non à la mafia, oui à la vie ») avait dénoncé ces « attentats crapuleux » contre « le tourisme maritime », dont « la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise ».

Selon différents observateurs, la batellerie corse intéresse la criminalité organisée depuis plusieurs années, qui y voit notamment une activité pouvant permettre de blanchir de l’argent. Dans les années 1990 et 2000, en particulier dans le secteur de Bonifacio, de sanglants affrontements avaient éclaté entre des sociétés de promenades en mer.

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Le Monde avec AFP

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