• Après une victoire au forceps contre l’Irlande, le XV de France va disputer la neuvième demi-finale de Coupe du monde de son histoire.
  • Si les Bleues rêvent de réussir l’exploit contre leurs rivales, le défi s’annonce titanesque, à Bristol, contre une Angleterre qui écrase tout sur son passage depuis trois ans.
  • Explications.

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Rugby : les Bleues à l’assaut de la Coupe du monde

« Un ogre ». « C’est une évidence qu’on n’est pas favori sur ce match ». Au moment d’évoquer le prochain adversaire, les sélectionneurs David Ortiz et Gaëlle Mignot ne cachent pas l’ampleur du prochain défi qui attend le XV de France, après sa victoire au forceps contre l’Irlande. Les tricolores sont condamnées à réussir ce qui serait sans doute le plus grand exploit de leur histoire. Samedi (16h30, en direct sur TF1, en streaming sur TF1+ et en live commenté sur TF1info), en demi-finale de la Coupe du monde, les Bleues vont en effet affronter ce qui se fait de mieux : l’Angleterre. 

Un véritable rouleau compresseur

Dans le sillage d’un championnat devenu professionnel (ce qui n’est pas le cas de l’Élite 1 en France, par exemple), les Red Roses écrasent tout sur leur passage. Les chiffres donnent le tournis. Les joueuses de John Mitchell, passé notamment par les bancs des All Blacks, de l’Irlande et de l’Angleterre chez les hommes, restent sur une série ahurissante de 31 succès de rang, un record absolu sur la scène internationale. Elles n’ont plus perdu depuis… trois ans, et la finale du dernier Mondial (qu’elles ont joué en grande partie à 14 contre 15). Pire, ce revers est le seul sur leurs 62 derniers matchs. Depuis le début du tournoi, les Anglaises font honneur à leur réputation, avec une succession de larges victoires. Signe de cette domination sans partage, elles ont déjà inscrit 248 points (soit une moyenne de… 62 par match) et inscrit 38 essais (9,5 par match). Aucune sélection ne fait mieux. 

Un pack « phénoménal »

Pour bâtir son succès, le XV de la Rose s’appuie d’abord et avant tout sur un huit de devant destructeur. « Notre pack est phénoménal. C’est pour cela qu’on est craint », lance l’arrière Helena Rowland, dans les colonnes de L’Équipe. « Si l’Angleterre est aujourd’hui la meilleure équipe du monde, elle le doit beaucoup à son pack« , abonde la flankeuse écossaise Rachel Malcolm, impuissante en quarts de finale (8-40). La recette est relativement élémentaire mais terriblement efficace : une supériorité physique et athlétique, des mauls dévastateurs et une mêlée conquérante. Ajoutez à cela un jeu au pied efficace et de redoutables finisseuses, et le cocktail devient détonnant. 

Autant dire que le fossé est immense, avec un XV de France qui n’a plus gagné le moindre titre depuis 2018 et qui court après une première finale mondiale. « L’écart est grand », juge Léo Brissaud, entraîneur des Amazones de Grenoble, auprès de TF1info, mais il est aussi « susceptible de se réduire sur un match, quand on voit les deux derniers affrontements du Six Nations, à Twickenham ». « Sur le papier, ça semble hyper compliqué. Elles ne partent pas favorites », abonde Céline Ferrer, qui cornaque les avants du Stade Toulousain féminin, « mais on sait que tout peut arriver sur un match »

« La meilleure attaque, c’est la défense »

Laura Di Muzio

Mais alors, comment les coéquipières de Pauline Bourdon Sansus, qui ont perdu leurs 16 dernières confrontations contre l’Angleterre, peuvent-elles renverser la tendance ? « Côté Bleues, il faudra vraiment être à 200% et tout faire parfaitement », souligne Céline Ferrer, qui met l’accent sur les ballons portés. Un secteur dans lequel les Françaises sont traditionnellement en difficulté, et qui a encore pêché contre l’Irlande. 

Pour l’ex-internationale Laura Di Muzio, qui commente la compétition sur les antennes du groupe TF1, la « discipline » sera clé, sachant que la bande à Romane Ménager s’est mise à la faute à… 17 reprises au tour précédent. « Pénalité, pénaltouche, maul, c’est leur schéma classique. Elles (les Anglaises, ndlr) le font très très bien. Donc si tu n’es pas discipliné, tu peux déployer la plus grande énergie du monde, tu ne vas pas l’emporter », affirme l’ancienne ouvreuse à TF1info. 

Enfin, les joueuses au coq devront se montrer performantes en défense, l’un de leurs habituels points forts. « La meilleure attaque, c’est la défense contre les Anglaises », lance Laura Di Muzio. Et plus précisément, la défense « agressive », avec des placages dominants. « C’est une équipe qu’il faut absolument empêcher de jouer dans l’avancée ; il faut monter très très fort et les empêcher d’aller chercher les espaces », préconise la consultante. 

La mission s’annonce très difficile et il faudra un alignement des planètes (ou un « essai du bout du monde ») pour voir les tricolores poursuivre l’aventure. Mais en rugby, comme dans les autres sports, impossible n’est pas français. Alors pourquoi pas ?

Maxence GEVIN avec Victor GAUTIER

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