Un bimoteur PA-30 s’était écrasé le 4 décembre 2023 dans le jardin d’un immeuble de Villejuif (Val-de-Marne).
Trois personnes, dont un pilote-instructeur de 82 ans et ses deux élèves de 29 et 27 ans, se trouvaient à bord de l’appareil.
Près d’un an après le crash, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a dévoilé les raisons de l’accident dans un rapport publié le 27 novembre 2024.

L’avion n’est jamais arrivé à bon port. Le 4 décembre 2023, un bimoteur PA-30 devant relier Rouen (Seine-Maritime) à l’aérodrome de Paris-Saclay, situé sur la commune de Toussus-le-Noble (Yvelines), a terminé sa course dans le jardin d’un immeuble de Villejuif (Val-de-Marne). Par miracle, l’accident n’a fait aucune victime et peu de dégâts matériels. 

Mais que s’est-il passé ? Près d’un an après le crash, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a dévoilé les raisons de l’accident dans un rapport publié le 27 novembre 2024. En cause, selon le BEA, une erreur de l’élève pilote âgé de 29 ans. Ce dernier a sélectionné les réservoirs de carburants auxiliaires, qui permettent de voler durant près d’1h45 en lieu et place des réservoirs principaux qui permettent eux de voler 3h30. 

Des vérifications faites « de mémoire »

« Le pilote en formation avait prévu une trentaine de minutes pour faire la visite prévol et notamment la préparation du poste de pilotage », explique le BEA dans son rapport. Ce dernier souligne que l’élève a effectué ces vérifications « sous pression temporelle, face à l’imminence de la fin du créneau pour le décollage et sans supervision de l’instructeur ». Au cours de l’enquête du BEA, l’élève a expliqué qu’« il a notamment vérifié visuellement que les deux réservoirs MAIN (principaux) et les deux réservoirs AUX (auxiliaires) contenaient le plein en carburant ». Selon le BEA, l’élève « a fait ces actions de mémoire » : « A posteriori, il pense qu’il a pu omettre un item, ou le lire sans effectuer réellement la vérification », est-il détaillé.

Conséquence de cette erreur, les moteurs de l’appareil se sont arrêtés, avant que Jean-Pierre Trimaille, le pilote instructeur qui a 40.000 heures de vol au compteur, ne reprenne les commandes et tente de redémarrer le moteur droit. Sans succès. 

Le pilote expérimenté a réussi à faire planer le bimoteur et cherché, en pleine nuit, un lieu d’atterrissage au milieu des habitations. Il a pu poser l’appareil dans le jardin d’un immeuble d’habitations, une véritable prouesse.


Clemence APETOGBOR

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