La communauté internationale continue de se mobiliser pour dénoncer la réélection de Nicolas Maduro. Dix pays d’Amérique latine ainsi que les Etats-Unis ont rejeté, vendredi 23 août, la décision de la justice vénézuélienne de valider la victoire de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle du 28 juillet, selon une déclaration commune publiée à Quito.
L’Argentine, le Costa Rica, le Chili, l’Equateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, l’Uruguay et les Etats-Unis disent rejeter « catégoriquement l’annonce du Tribunal supérieur de justice [TSJ] du Venezuela qui indique avoir conclu une prétendue vérification des résultats du processus électoral ».
Sans surprise, la Cour suprême du Venezuela, que la plupart des observateurs considèrent comme inféodée au pouvoir, a validé jeudi la réélection du président Maduro malgré les allégations de fraude de l’opposition, qui considère la décision de la haute cour comme « nulle ».
Nicolas Maduro, 61 ans, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. Une telle attaque est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l’opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60 % des voix.
Des manifestations spontanées
Les Etats-Unis ont assuré dans un communiqué distinct, vendredi, que la décision de la Cour suprême « manque totalement de crédibilité, au vu des preuves accablantes que Gonzalez a reçu le plus de voix le 28 juillet ». « La volonté du peuple vénézuélien [doit] être respectée », ajoute dans le communiqué Vedant Patel, un porte-parole du département d’Etat américain.
« Nos pays avaient déjà exprimé leur désapprobation quant à la validité de la déclaration du CNE, après que les représentants de l’opposition se sont vus refuser l’accès au décompte officiel », souligne la déclaration commune.
L’Espagne a de son côté assuré vendredi ne pas pouvoir reconnaître les résultats du scrutin tant que tous les procès-verbaux des bureaux de vote ne seraient pas publiés. « Pour reconnaître les résultats de l’élection présidentielle vénézuélienne, il est essentiel que les résultats du vote soient publiés de manière complète et vérifiable, afin de garantir une transparence totale », a déclaré un porte-parole du ministère espagnol des affaires étrangères.
L’annonce de la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, selon un nouveau bilan jeudi des autorités. En outre, 192 personnes ont été blessées et 2 400 arrêtées.