Il tente de reprendre la main. Alors que le bras de fer entre la Ligue de football professionnel (LFP) et le principal diffuseur de la Ligue 1, DAZN, a pris une tournure judiciaire inattendue, le président de la Fédération française (FFF), Philippe Diallo, a annoncé jeudi 13 février son intention d’organiser, début mars, une réunion au siège de la FFF pour « échanger et surtout trouver des solutions ensemble » à la crise du foot français.

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« J’ai le souhait de pouvoir réunir l’ensemble des parties prenantes : la LFP, les clubs professionnels, le fonds CVC, la DNCG [Direction nationale du contrôle de gestion], autour d’un questionnement sur le modèle économique et la gouvernance du football français », a-t-il déclaré, en précisant que les diffuseurs, DAZN et BeIN Sports, n’étaient pas conviés. M. Diallo a par ailleurs précisé avoir « fait part » de son initiative à la ministre des sports, Marie Barsacq, ainsi qu’au président contesté de la LFP, Vincent Labrune.

A ses yeux, les difficultés sont « structurelles » et nécessitent des « réformes profondes ». « Le foot professionnel a connu ces dernières années une série d’événements ponctuels qui l’ont mis en difficulté : l’arrêt des championnats [au moment de la pandémie de Covid-19], l’épisode de la défaillance de Mediapro [en 2020], aujourd’hui la baisse des droits audiovisuels dans le cadre du dernier appel d’offres, a-t-il développé. Si l’on prend un pas de recul, on va constater que l’on n’est pas simplement dans un trou d’air. »

Assignation en référé

« Notre football connaît un certain nombre de difficultés récurrentes et c’est à celles-là qu’il faut s’attaquer aujourd’hui », a poursuivi Philippe Diallo, évoquant des solutions à mettre en œuvre de manière « immédiate » pour « répondre aux urgences », puis, dans un second temps, des décisions à prendre « à moyen et long terme ».

Reste qu’en cas de défaillances de certains clubs, la FFF n’entend pas voler au secours de « sociétés commerciales », en leur apportant des ressources financières. « C’est à ces clubs d’assumer les difficultés qu’ils rencontrent », a tranché le dirigeant.

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Autorité de tutelle de la Ligue, qui est en quelque sorte une de ses filiales, la FFF entend donc se positionner comme un interlocuteur privilégié, afin de trouver une issue à la crise des droits télévisés, qui représentent une part essentielle des ressources des clubs.

Alors que DAZN a indiqué qu’il ne verserait pas, vendredi 14 février, la moitié des 70 millions d’euros qu’il doit aux clubs français, la LFP a répliqué par une assignation en référé, que le tribunal de commerce de Paris doit examiner le même jour. Une riposte à une action en justice de la plateforme britannique, qui avait déposé, le 30 janvier, un recours devant le tribunal de commerce de Paris pour manquement aux obligations contractuelles et précontractuelles de la Ligue.

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