Caracas est sur les dents à 48 heures de la cérémonie d’investiture de Nicolas Maduro prévue vendredi.
À cette occasion, le président socialiste contesté, au pouvoir depuis 2013, doit prêter serment pour un troisième mandat (2025-2031).
Les forces de sécurité sont déployées massivement dans les rues de la capitale et l’opposition appelle à manifester jeudi.

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Crise au Venezuela

Arrestations « arbitraires », manifestations annoncées de l’opposition et des pro-pouvoir, déploiement massif de troupes, plan sécuritaire inédit… Le Venezuela est sur les dents ce mercredi à 48 heures de l’investiture du président contesté Nicolas Maduro, dont la victoire est entachée de fraude selon l’opposition. « Je suis ici par la volonté de Dieu tout-puissant, par la volonté de notre peuple« , assure Nicolas Maduro.

Le Parlement, où le pouvoir dispose d’une majorité absolue, a invité Nicolas Maduro à midi vendredi (17h heure française) pour la cérémonie d’investiture à Caracas. Mais l’opposition, qui revendique la victoire aux élections du 28 juillet, a appelé à des manifestations nationales jeudi en faveur du « président élu » Edmundo Gonzalez Urrutia pour tenter de faire dérailler le processus de prestation de serment. Le pouvoir a répondu à cet appel en convoquant lui aussi ses partisans. Armée, police, milice, agents des services de renseignement, colectivos (paramilitaires) circulent en ville, parfois cagoulés, et la télévision publique diffuse régulièrement des images des forces de l’ordre.

Arrestations massives

Nicolas Maduro a activé dans la nuit de mardi à mercredi un plan militaro-policier national comprenant « toutes les forces armées, la milice et toutes les forces de police ». Il a aussi annoncé sans donner de noms ni de précisions qu’un « haut fonctionnaire du FBI » et un « haut fonctionnaire militaire » faisaient partie des 125 personnes arrêtées ces derniers jours dans le cadre de la neutralisation d’une agression mercenaire étrangère financée par les États-Unis. Le gouvernement vénézuélien dénonce fréquemment des complots ou attaques visant à évincer du pouvoir Nicolas Maduro. 

Le président socialiste contesté, au pouvoir depuis 2013, doit prêter serment pour un troisième mandat (2025-2031). Il a été proclamé vainqueur du scrutin avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d’un piratage informatique. Mais celui-ci est jugé peu crédible par de nombreux observateurs. L’opposition a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs et assure que Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix.

Des procès verbaux dans un coffre-fort

Edmundo Gonzalez Urrutia, dont la tête est mise à prix à 100.000 dollars au Venezuela, poursuit quant à lui sa tournée internationale. Il est arrivé ce mercredi à Panama avec dans ses valises les procès-verbaux de l’opposition pour les déposer dans un coffre-fort à la Banque nationale. Mardi, l’armée vénézuélienne a indiqué qu’elle refusait « catégoriquement » de reconnaître comme président cet opposant.

Le même jour, des « hommes cagoulés » ont « enlevé » à Caracas le gendre d’Edmundo Gonzalez Urrutia, a annoncé l’opposant depuis Washington, lors d’une tournée destinée à recueillir des soutiens avant l’investiture de Nicolas Maduro. L’opposition utilise régulièrement le mot « enlèvement » pour les arrestations, estimant que les forces de sécurité ne respectent pas la loi.

De son côté, Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado puis avec Edmundo Gonzalez Urrutia ce mercredi. « Lors de ces échanges, le président de la République a réitéré le soutien de la France au peuple vénézuélien. Il a rappelé que la volonté du peuple vénézuélien ainsi que son droit à manifester pacifiquement et se réunir librement devaient être respectés », a indiqué l’Élysée dans un communiqué. 


J.C avec AFP

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