- Surcharge de travail, collègues toxiques, manque de soutien ou d’équité…
- Plusieurs facteurs peuvent conduire à un épuisement professionnel.
- Une étude menée par le sondeur Ipsos BVA pour le cabinet Empreinte Humaine révèle que le mal-être au travail se généralise.
De moins en moins de salariés travaillent en bonne santé. Lorsque l’engagement professionnel s’intensifie, l’investissement peut devenir trop lourd à porter. Un stress chronique, consécutif à un management toxique, de l’insécurité ou un manque de considération se développe. Un épuisement ou un burn-out peut aggraver la santé du salarié : il se sent souvent vidé de ses ressources émotionnelles, insensible au monde environnant et éprouve un sentiment de non-accomplissement personnel au travail.
Une étude, menée par le sondeur Ipsos BVA pour le cabinet Empreinte Humaine et publiée le 25 novembre, révèle que le mal-être au travail se généralise. Pas moins de 47% des salariés interrogés se considèrent en détresse psychologique. Ce chiffre progresse de deux points par rapport au dernier sondage mené six mois plus tôt. Sept salariés sur dix relient, au moins partiellement, cette détresse à leur travail. Un tiers des personnes interrogées se déclare en risque de burn-out. Christophe Nguyen, psychologue du travail et président du cabinet auteur de l’étude, déplore à TF1info de mauvais chiffres : « Les niveaux de détresse psychologique restent extrêmement élevés. Le problème s’installe dans la durée et, mécaniquement,
les arrêts maladies
vont continuer à se maintenir à des niveaux hauts. »
Solitude sociale au travail, manque de proximité avec des collègues, déficit de confiance… Les salariés pointent une « fragilisation du tissu relationnel »
. Elle touche particulièrement les moins de 29 ans et les managers. Ils constatent un lien direct entre détresse psychologique et certaines douleurs corporelles. « Nous observons un climat de suspicion généralisé autour des supposés abus, ce qui freine l’accompagnement des situations réelles. Plus d’un salarié sur deux qui s’arrête dit éprouver de la honte : c’est un frein majeur à la prévention »
, analyse le professionnel.
Des entreprises sans dispositif d’aide
Les salariés interrogés sollicitent une amélioration de leurs conditions de travail. Leurs trois attentes prioritaires : la reconnaissance, la régulation de la charge de travail et une meilleure conciliation vie professionnelle-personnelle. Les entreprises qui prennent en compte les besoins de leurs salariés constatent une chute du taux de détresse psychologique à 5% et divisent par deux les arrêts maladies pour raisons psychologiques.
Problème : 48% des entreprises ne proposent aucun dispositif d’aide pour accompagner les collaborateurs confrontés à des difficultés professionnelles ou personnelles. « Le management a progressé, mais les salariés ne croient toujours pas à la sincérité des directions. Malgré l’année dédiée à la santé mentale comme grande cause nationale, la situation ne s’est pas améliorée. Tant que les entreprises ne mettront pas en place une véritable gouvernance du sujet, portée au plus haut niveau des directions générales, nous ne parviendrons pas à inverser la tendance »
, regrette Christophe Nguyen.

