Un orage stationnaire a déversé des quantités d’eau extrêmes sur le Var ce mardi.
Les rivières en crue ont submergé plusieurs villes du département.
Ce reportage de TF1 tente d’expliquer ce phénomène hors norme, sans être inédit.

À quelques heures d’intervalle, deux photographies montrent la même rue du quartier de Cavalière, au Lavandou (Var). Sur la première, la rue est sèche et ensoleillée, quelques voitures sont garées du côté droit. Sur la seconde, une rivière de boue submerge le même endroit, et des voitures sont enchevêtrées à une intersection. Il est tombé ici l’équivalent de deux mois de pluie en deux heures : 100 millimètres d’eau. Aux Mayons, à une trentaine de kilomètres au nord, de l’autre côté du massif des Maures, 114,5 millimètres. Le record a été atteint à Vidauban, avec 185,9 millimètres, soit presque quatre mois de précipitations. Les scènes de destructions sont spectaculaires, et on compte trois morts dans le département du Var, après ce phénomène météorologique extrême.

Pourquoi des orages si violents ?

De l’air doux et très humide remonte depuis la Méditerranée, comme le montre l’animation graphique dans le reportage en tête de cet article. En arrivant en altitude, il rencontre de l’air froid, ce qui crée ce qu’on appelle une supercellule orageuse. Ce mardi 20 mai au matin, celle qui s’est formée est restée bloquée pendant deux heures contre les reliefs montagneux. Cet orage stationnaire a généré beaucoup de pluie en un même endroit, ce qui a gonflé rapidement les rivières, qui ont dévalé vers les villes en aval. 

TF1

« C’est une montée [des eaux] qui est rare, mais qui est tout à fait cohérente au vu des précipitations qui sont tombées ce matin », estime Bruno Janet, conseiller scientifique de Vigicrue. Alimentée par de très nombreux ruisseaux changés en torrent, la Môle a débordé. 

Un phénomène rare ?

Des orages au mois de mai dans le Var, cela n’a rien d’exceptionnel. En revanche, un épisode d’une telle intensité est rare. Le dernier en date remonte à juin 2010. Un épisode méditerranéen avait généré 290 millimètres de pluie sur l’est du département, en une journée. Bilan : 23 morts. 

Mais avec le dérèglement climatique, vont-ils devenir plus fréquents ? « Ce que l’on sait, c’est qu’ils vont être plus pluvieux, en raison de l’augmentation de la température moyenne sur Terre, avec un air plus chaud qui peut contenir plus de vapeur d’eau et donc donner plus de pluie », résume Nemo Pawlowski, prévisionniste à Météo France. Des épisodes plus violents, qui pourraient inciter les communes à adapter leurs infrastructures, comme certaines ont commencé à le faire, pour atténuer ou ralentir l’impact sur la population.

La rédaction de TF1info | Reportage : Laura ADDA, Ani BASAR, Pierre HUMEZ

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