Pour les amateurs d’asperge des bois, le printemps rime avec cueillette.
Mais cette plante sauvage peut provoquer chez certains des intoxications parfois graves, avertissent les autorités sanitaires.
En général, celles-ci surviennent trois à quatre heures après le repas.
Elles se consomment en vinaigrette ou en accompagnement d’un plat. Les asperges des bois, aussi appelées aspergettes ou ornithogales des Pyrénées, se récoltent au début du printemps, mais peuvent provoquer chez certaines personnes des intoxications parfois graves, avertissent les autorités sanitaires.
De janvier 2010 à juin 2020, leur consommation a ainsi entraîné 48 cas d’intoxication, dont un grave, recensés par les centres antipoison en France, indique un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses) publié ce jeudi. Les patients concernés, ont vu apparaitre de premiers symptômes trois à quatre heures après avoir consommé des asperges des bois, peut-on lire sur le site de l’agence sanitaire. Celui-ci mentionne notamment des douleurs intenses du pharynx, un gonflement de la bouche ou encore de la gorge et des difficultés à avaler.
Photographier les plantes « peut aider »
Plante sauvage de couleur vert amande, l’aspergette pousse dans les prairies et les bois, d’avril à juin en France hexagonale et en Corse mais peut aussi être cultivée en potager. Le moment idéal pour la cueillir se situe donc du début printemps à mi-mai, juste avant la floraison du bouton floral en forme d’épi qui se consomme.
Photographier « les plantes consommées avant cuisson peut aider à identifier la plante en cas d’intoxication », précise l’Anses, soulignant toutefois que la cuisson n’élimine pas la toxicité des asperges. D’où vient-elle ? Une analyse en laboratoire a montré une présence abondante de microscopiques cristaux en forme d’aiguilles, les raphides d’oxalate de calcium, présents dans nombre de plantes et dont le caractère irritant est bien connu. En lésant la peau et les muqueuses, ces cristaux pourraient « faciliter le passage de substances inflammatoires ou toxiques, provoquant un gonflement local des tissus », explique l’Anses, qui note qu’« au cours d’un même repas, certains consommateurs ont été touchés et d’autres pas, suggérant une sensibilité individuelle ».
Si d’autres recherches seraient nécessaires pour identifier précisément les substances provoquant l’inflammation, l’Anses émet une mise en garde et conseille, « en cas de détresse vitale », d’appeler un centre antipoison, le 15, le 112 ou le 114 -pour les personnes malentendantes.