
APPLE TV+ – À LA DEMANDE – SÉRIE
En ces temps de remakes, reboots et – au mieux – d’adaptations, l’inattendu est un métal rare. Les créateurs de Chief of War l’ont trouvé en un recoin oublié jusqu’ici par les scénaristes – l’archipel d’Hawaï au tournant des XVIIIe et XIXe siècles – et l’ont forgé en un récit sanglant, vigoureux et sinueux. La surprise est d’autant plus grande qu’à l’origine de cette série, on trouve un acteur qui s’est jusqu’ici distingué d’abord par sa musculature, ensuite par sa pratique assidue du cinéma de franchises (il est Aquaman dans les adaptations de DC comics, on l’a vu dans Minecraft, le film), Jason Momoa.
Avec Thomas Pa’a Sibbett, le ci-devant Khal Drogo, chef des Dothraki dans Game of Thrones, a conçu une saga qui n’est pas sans points communs avec celle de George R.R. Martin. Dans les îles de l’archipel hawaïen comme sur Westeros, il faudra prêter une attention soutenue pour démêler les lignées dynastiques qui s’affrontent et avoir l’estomac bien accroché pour assister aux combats et massacres nés des querelles entre clans.
Mais ici – et c’est ainsi que Chief of War se distingue de l’ordinaire – intrigues et faits d’armes ne participent pas d’un univers imaginaire, mais de l’histoire de notre planète, au moment où l’Europe et les Etats-Unis naissants entreprirent de la soumettre à leurs lois. Les neuf épisodes célèbrent dans un même geste une histoire purement hawaïenne – l’unification de l’archipel par le roi Kamehameha (circa 1758-1819) – et déplorent les débuts de l’emprise américano-britannique, à la suite du voyage (et de la mort) de James Cook en 1779.
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