Une tente de fortune se dresse au milieu des décombres dans la ville de Gaza, le 27 novembre 2025.

« Le génocide des Palestiniens commis par Israël à Gaza se poursuit sans relâche malgré le cessez-le-feu » fragile entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas entré en vigueur le 10 octobre, affirme Amnesty International, dans un rapport publié jeudi 27 novembre.

Ainsi, malgré la trêve, mise en œuvre sous la pression des Etats-Unis, « Israël restreint sévèrement l’entrée des denrées et le rétablissement des services essentiels à la survie de la population civile », écrit Amnesty International dans ledit rapport, citant de nombreux témoignages d’habitants de Gaza et plusieurs études internationales, notamment de l’ONU.

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« Le fait de fournir une aide limitée à quelques-uns ne signifie pas que le génocide a pris fin ni que l’intention d’Israël a changé », ajoute le texte, en référence à l’aide humanitaire ayant pu entrer dans la bande de Gaza ces dernières semaines. Le document cite également le déplacement forcé de population ou encore des insuffisances dans l’autorisation des évacuations médicales comme autres preuves, selon l’ONG, qu’un génocide est en cours à Gaza.

Sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère des affaires étrangères israélien n’avait pas fourni de réponse à ces allégations en début de soirée. Par le passé, Israël a rejeté régulièrement et vigoureusement comme « mensongères », « antisémites », ou « fabriquées de toutes pièces » les accusations de génocide à Gaza portées à son encontre par Amnesty International, d’autres ONG de défense des droits humains, des experts de l’ONU ou encore certains pays comme l’Afrique du Sud qui le poursuivent devant la Cour internationale de justice (CIJ).

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Au moins 345 Palestiniens tués depuis le cessez-le-feu

Le petit territoire palestinien a été ravagé par la guerre déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste sur Israël, le 7 octobre 2023. L’ONG a accusé pour la première fois Israël de commettre un génocide à Gaza en décembre 2024.

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L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1 221 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Plus de 69 800 Palestiniens ont été tués – et plus de 170 000 blessés – par la campagne militaire israélienne de représailles dans l’enclave palestinienne, selon le ministère de la santé de Gaza. Parmi eux, au moins 345 ont été tuées par des tirs israéliens depuis la mise en œuvre du cessez-le-feu.

Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués, mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.

« Le cessez-le-feu risque de créer l’illusion dangereuse d’un retour à la normale pour les gens qui vivent à Gaza », note Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans le communiqué accompagnant le rapport. « Le monde ne doit toutefois pas se laisser berner », ajoute-t-elle, affirmant que « le génocide perpétré par Israël n’a pas pris fin ».

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Le Monde avec AFP

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