Jeremy Allen White  (Carmy Berzatto) dans la série « The Bear », créée par Christopher Storer.

DISNEY+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Elle ne devait compter que 3 saisons, mais l’enthousiasme du public et une brassée d’Emmy Awards ont convaincu la chaîne FX et Christopher Storer, qui écrit et réalise la majorité des épisodes, de l’étirer jusqu’à la quatrième. Une fois visionnés les 10 épisodes de cette ultime saison, mise en ligne jeudi 26 juin, nous serons tous orphelins de The Bear, et l’on n’avait pas ressenti ça depuis, peut-être, la fin de Succession.

En quatre saisons resserrées sur trois ans, Christopher Storer a imposé sa manière et son style. A sa maîtrise des codes de la série premium telle qu’on la pratiquait au début des années 2000 – son (anti) héros, Carmy Berzatto, cultive une lointaine parenté avec les « hommes tourmentés » théorisés par Brett Martin dans son livre sur la « prestige TV » (Des hommes tourmentés. Le nouvel âge d’or des séries, La Martinière, 2014) –, Storer a ajouté une volonté de s’inscrire dans une sensibilité artistique. Et ce qui n’aurait pu rester qu’une petite série « indé » sur un cuisinier fou décidé à transformer le boui-boui familial en restaurant étoilé s’est finalement imposée, épisode après épisode, comme une série ayant réussi à incarner son époque. Si l’on veut savoir dans quel état est la restauration (et la classe moyenne qui en constitue le gros des troupes) aux Etats-Unis, c’est The Bear qu’il faut regarder.

Il vous reste 69.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version