Longtemps décrié pour sa finition brouillonne, Ousmane Dembélé affole les compteurs en 2025, en enfilant les buts comme des perles.
Le dribbleur virtuose, actuel meilleur buteur d’Europe avec 18 réalisations depuis le 1ᵉʳ janvier, s’affirme comme l’arme offensive numéro une du PSG.
Une prise de pouvoir qui n’est pas de nature à rassurer les Anglais, avant le déplacement de Liverpool, mercredi 5 mars, au Parc des Princes.

Suivez la couverture complète

Ligue des champions 2024-2025 : le PSG et Lille dans le Top 16

Il n’est plus le même joueur. Aussi « déstabilisateur » soit-il, par ses accélérations soudaines et ses dribbles chaloupés, Ousmane Dembélé était jusqu’à, il y a quelques mois encore, décrié pour sa maladresse devant le but adverse. On lui reprochait à longueur de temps sa perte de lucidité dans le dernier geste, lui valant de nombreux ratés face aux cages. Un manque de réalisme aussi exaspérant qu’agaçant qui lui collait aux pieds presque autant que le ballon.

Des griefs qui s’écrivent aujourd’hui au passé. Sorti de l’ombre de Kylian Mbappé, parti du PSG pour accomplir son rêve de jouer au Real Madrid, « Dembouz » a changé. Et pas qu’un peu. Contre toute attente, il est devenu un collectionneur de buts. Il affole les compteurs cette saison, avec 26 réalisations en 33 matchs, toutes compétitions confondues. Déjà 12 de mieux que lors de sa meilleure saison en club, en 2018-2019, disputée sous les couleurs du Barça. 

Plus fort que Cristiano Ronaldo et Messi

Sur les 26 buts dont il est crédité, 18 ont été inscrits en 2025. Un record individuel au XXIᵉ siècle à ce stade de l’année civile. Même Cristiano Ronaldo avec le Real Madrid (16 buts en 2013) et Lionel Messi avec le Barça (17 buts en 2016) n’ont pas réussi à marquer autant sur la même période. « Il faut lui demander ce qu’il a mangé à Noël », s’amusait, mi-février, son entraîneur Luis Enrique, qui n’a pas hésité à le bousculer en le mettant à l’écart avant le match perdu face à Arsenal (2-0), début octobre. 

Une sorte d’électrochoc qui a fait son effet. « C’était ma meilleure décision cette année », affirmait l’ex-coach du Barça, qui avait justifié à l’époque sa décision par un manque « de respect des obligations envers l’équipe ».  Il avait été question d’un retard. « Le reste, c’est Ousmane qui l’a fait, avec ses coéquipiers, son équipe, ses qualités, sa confiance, ce qu’il apporte comme joueur. Ça, il l’a fait tout seul. »

J’y crois plus devant le but

Ousmane Dembélé, attaquant du PSG

Chapeauté par son entraîneur, l’ailier formé à Évreux est rentré dans le rang. Il s’est conformé à ses demandes, épousant à la perfection le rôle de faux numéro 9 (nouvelle fenêtre). Un coup tactique de Luis Enrique qui a eu du flair. Depuis qu’il a été repositionné dans l’axe, aux alentours du 15 décembre, Ousmane Dembélé comptabilise 21 buts en 16 matchs, soit une moyenne de 1,31 but par rencontre. « Avant, je jouais plus milieu droit collé à la ligne, je devais dribbler trois-quatre joueurs avant de marquer des buts, alors que là je n’ai qu’un joueur voire juste à pousser le ballon au fond », expliquait-il, après un triplé à Brest (2-5), début février. 

« La raison de mon déclic ? C’est un peu de tout », assurait au micro de DAZN (nouvelle fenêtre) le meilleur buteur de Ligue 1, le week-end dernier, après avoir signé son 18ᵉ but en 22 matchs de championnat face à Lille (4-1). « C’est le positionnement, mais surtout la mentalité qui change. Tu as envie de marquer des buts, d’être décisif à chaque match. J’ai les ballons, j’y crois plus devant le but, et ça rentre au fond, donc je suis content. »

Un plaisir partagé par ses coéquipiers. « C’est un joueur formidable. (…) C’est un régal de pouvoir jouer avec des joueurs comme lui », a salué Désiré Doué dans Téléfoot (nouvelle fenêtre). « Il marque beaucoup de buts, mais aussi dans le jeu, il est très précieux. Il apporte continuellement du danger. » 

De quoi susciter logiquement les craintes de la presse anglaise, avant le choc PSG-Liverpool, mercredi 5 mars (à 21h, en live commenté sur TF1info). En amont de ce huitième de finale aller de la Ligue des champions, « Dembouz » est perçu comme la menace numéro un côté PSG. « Ousmane Dembélé est dans la forme de sa vie (…) accumulant 26 buts toutes compétitions confondues, dont un étonnant total de 21 buts depuis le 15 décembre », écrit le Daily Mail (nouvelle fenêtre), qui met la performance en relief du champion du monde 2018 avec les 14 buts inscrits par Mo Salah sur la même période.

Vu comme « un candidat » au Ballon d’Or

« Dembélé connaît la meilleure saison de sa carrière après que le PSG lui ait accordé sa confiance en tant que leader de son projet post-Kylian Mbappé. (…) Dans son nouveau rôle, il dépasse les statistiques de Mbappé et s’impose comme la star incontestée de l’équipe », poursuit le quotidien, qui va jusqu’à en faire « un candidat » potentiel pour le Ballon d’Or. « Il concrétise son potentiel », souligne le Liverpool Echo (nouvelle fenêtre), qui alerte du danger que représente un « Dembélé revitalisé ».

« Depuis le début du mois de décembre, personne dans les cinq grands championnats européens – pas même le roi égyptien Salah – n’a marqué plus de buts que Dembélé. (…) « Il semble réaliser le potentiel qu’il a montré en tant qu’adolescent précoce », appuie le tabloïd The Sun. Et de conclure avec une dernière phrase qui en dit long : « Là où Messi, Neymar et Mbappé n’ont pas n’ont pas réussi à décrocher le titre européen tant attendu, le PSG a un nouvel espoir avec son nouveau héros. » Voilà qui acte le changement de dimension d’Ousmane Dembélé. 


Yohan ROBLIN

Partager
Exit mobile version