Plus de 10 000 enfants ont besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë dans la ville de Gaza, où l’armée israélienne a lancé mardi 16 septembre une offensive terrestre majeure, a alerté l’Unicef.
« Le déplacement forcé et massif de familles de la ville de Gaza est une menace mortelle pour les plus vulnérables », a déclaré d’Al-Mawassi (dans le sud de l’enclave)Tess Ingram, une porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
S’exprimant lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, elle a averti que la malnutrition infantile s’aggravait. « On estime que 26 000 enfants de la bande de Gaza ont actuellement besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë, dont plus de 10 000 dans la seule ville de Gaza », a-t-elle détaillé.
Elle a expliqué qu’en août, plus d’un enfant sur huit examiné dans la bande de Gaza souffrait de malnutrition aiguë, « le niveau le plus élevé jamais enregistré ». Dans la ville de Gaza, ce chiffre était d’un sur cinq. Des centres de nutrition de la ville de Gaza « ont été contraints de fermer cette semaine en raison des ordres d’évacuation et de l’escalade militaire », a dénoncé Mme Ingram.
150 000 personnes ont fui la ville de Gaza depuis le 14 août
L’offensive terrestre israélienne sur la ville de Gaza a été annoncée à l’aube juste après le départ d’Israël du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, a, lui aussi, confirmé qu’une « opération de grande envergure » avait débuté à Gaza alors que deux divisions avancent vers « le centre » du chef-lieu du territoire, selon un responsable militaire.
L’armée israélienne a affirmé que les Gazaouis qui quittent la ville de Gaza trouveront nourriture, tentes et médicaments, dans une zone qu’elle qualifie d’« humanitaire » à Al-Mawasi, au sud. Une annonce qui interroge les organisations internationales alors qu’en près de deux ans de guerre l’armée a souvent bombardé des zones déclarées « humanitaires » dans la bande de Gaza, affirmant y viser des combattants du Hamas.
« Il est inhumain de s’attendre à ce que près d’un demi-million d’enfants, meurtris et traumatisés par plus de 700 jours de conflit incessant, fuient d’une vision d’enfer à une autre », a relevé la porte-parole de l’Unicef, alors que depuis le 22 août l’état de famine a été déclaré dans le gouvernorat de Gaza par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
Environ 40 % des habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l’ONU, ont quitté la ville, selon un responsable militaire israélien. Environ 150 000 personnes ont fui la ville de Gaza pour le Sud depuis le 14 août, a abondé la porte-parole de l’Unicef.