L’île de Tuvalu, photographiée en 2011.

Il pourrait s’agir du premier accord de migration pour cause climatique. Plus de 80 % des habitants des Tuvalu, archipel du Pacifique menacé par la montée du niveau des océans, cherchent à obtenir un visa pour l’Australie dans le cadre d’un traité signé en 2024, selon des chiffres officiels obtenus mercredi 23 juillet par l’Agence France-Presse (AFP).

L’Australie offre des visas aux citoyens des Tuvalu dans le cadre d’un accord de migration climatique que Canberra a présenté comme « le premier accord de ce genre dans le monde ». « Nous avons reçu des niveaux extrêmement élevés d’intérêt » avec 8 750 inscriptions, a déclaré dans un communiqué la mission diplomatique de l’Australie à Tuvalu, ce micro-état insulaire menacé de disparaître sous les flots d’ici à la fin du XXIe siècle.

Cela représente 82 % des 10 643 habitants recensés dans l’archipel, selon les chiffres de 2022. « Avec 280 visas offerts cette année pour ce programme, cela signifie que de nombreuses personnes ne pourront pas en bénéficier », a cependant fait savoir le Haut-Commissariat australien.

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Politique climatique

En 2024, le phénomène océanographique qui submerge habituellement les zones basses de cette langue de terre perdue en plein milieu de l’océan Pacifique a été amplifié par de fortes pluies et des vents violents. Les vagues ont atteint 3,41 mètres. L’eau salée a recouvert les cultures, y compris dans des zones jusqu’à présent épargnées, a poussé des rochers sur la terre et a endommagé des parties de la route principale, paralysant l’activité des habitants.

Avant la fin du siècle, 95 % du territoire des Tuvalu pourrait être inondé par de grandes marées périodiques si la hausse des températures n’était pas maintenue en dessous de 1,5 °C, rendant le pays inhabitable.

Pour endiguer cette montée des eaux, les autorités locales ont d’ores et déjà entrepris de gagner 7,5 hectares de terre sur la mer, en draguant le sable du lagon, pour arrêter les vagues et empêcher l’eau de monter à travers le sol. A terme, elles ont prévu, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement, de surélever une partie du territoire de la capitale pour y relocaliser progressivement les infrastructures et la population, si elles obtiennent le financement nécessaire.

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Le Monde avec AFP

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