Partout, sur les terres noircies des Corbières, s’affichent des petits panneaux de remerciements aux deux mille pompiers qui ont œuvré, durant cinq jours et autant de nuits, à fixer un feu sans précédent. Du mardi 5 au samedi 9 août, les flammes ont couru sur 17 000 hectares, tué une femme, blessé une vingtaine de personnes et détruit 35 habitations. Les soldats du feu sont venus de toute la France, en renfort des équipes départementales de l’Aude et des départements voisins, pour combattre cet ennemi d’une intensité inhabituelle.

Dès l’arrivée des premières colonnes, la solidarité s’est organisée pour leur trouver des couchages, entre les missions de lutte, et leur offrir des repas. « On s’est parlé dès mardi 5, en soirée, sur Facebook, en se disant qu’on allait accueillir les évacués, les gens dont les maisons avaient brûlé et les pompiers, bien sûr », raconte Fanou Belvèze, une élue de Fabrezan (Aude), qui en temps normal est responsable d’une agence immobilière.

Dans son village, situé à quelques kilomètres de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où le feu a détruit des maisons, la mairie a ouvert la salle des fêtes dès les premières heures de l’incendie. Le lieu, situé en face du café et du marchand de journaux, est vite devenu l’épicentre de la solidarité sur tout le secteur, avec des distributions d’eau aux habitants quand les robinets se sont taris et une immense cantine pour les pompiers.

Des plats géants, des vivres et de l’eau

Chaque jour, midi et soir, ils ont été une bonne centaine à s’arrêter là pour reprendre des forces et trouver du réconfort. Le combat a été difficile et périlleux. Plusieurs camions ont été piégés par les flammes. Il a même fallu qu’un Canadair rafraîchisse la lisière de la forêt où se trouvaient plusieurs camions pour qu’ils puissent s’extraire des flammes qui les encerclaient, dans la soirée du 5 août, au plus fort de l’incendie. « Ils méritent toute notre reconnaissance et il est normal de leur offrir des repas chauds », insistait Fanou Belvèze dès le 6 août.

Il vous reste 39.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version