Shu-Fen (Janel Tsai) et I-Jing (Nina Ye) dans « Left-Handed Girl. Une famille à Taïwan », de Shih-Ching Tsou.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Présenté à Cannes à la Semaine de la critique, Left-Handed Girl. Une famille à Taïwan n’est pas la première incursion au cinéma de Shih-Ching Tsou. Cela fait maintenant plus de vingt ans que cette touche-à-tout taïwanaise travaille à faire émerger un nouveau cinéma indépendant avec Sean Baker (Palme d’or 2024 pour Anora), qui se trouve être son compagnon. Productrice de tous les films du réalisateur, parfois costumière, elle a écrit, réalisé et monté avec lui Take Out (2004), leur premier long-métrage. Le film, très beau, suivait la journée éreintante d’un immigré chinois livreur de plats à New York, contraint de rembourser une dette sous peine de représailles. Depuis, tous leurs films gardent le cap sur une même ambition : replacer le prolétariat contemporain et la survie économique au cœur de la fiction.

Premier film en solo de Shih-Ching Tsou – Sean Baker est crédité comme coscénariste, coproducteur et monteur –, Left-Handed Girl. Une famille à Taïwan est un projet vieux de plus de dix ans, mais qui fut sans cesse ajourné faute de financements. On y retrouve intacte cette ambition néoréaliste, transvasée des Etats-Unis à Taïwan. Après plusieurs années passées à la campagne, Shu-Fen, mère célibataire, revient avec ses deux filles à Taipei. Pour subvenir à ses besoins, elle ouvre une petite cantine ambulante au cœur d’un marché nocturne très animé, véritable poumon du film.

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