Le chantier bat son plein, mercredi 24 septembre matin, sur une petite route en bordure de Navilly, un village de 435 habitants de la Saône-et-Loire. Perché sur la nacelle de leur camionnette, l’un des trois techniciens de la société BVS, une PME spécialisée dans les réseaux numériques, installe un nouveau câble de fibre optique sur des poteaux, de part et d’autre d’un tunnel qui passe sous des voies ferrées. Impossible, pour des raisons de sécurité, de le suspendre au-dessus des caténaires de la SNCF. Les techniciens n’ont d’autre choix que de le faire passer sous le tunnel, par le biais d’un fourreau tout juste enfoui au milieu de la route.

Ces travaux permettront aux habitants de deux maisons situées de l’autre côté du tunnel de disposer d’un Internet ultrarapide. Mais ils sont loin d’être neutres sur le plan financier. Entre l’installation du câble, la soudure de ses six fibres optiques ou les tests pour s’assurer que tout fonctionne bien, la facture de ce travail minutieux, qui a mobilisé les techniciens pendant une journée, est salée : entre « 9 000 euros et 10 000 euros, pour seulement deux maisons », confie Virginia Martin, la directrice de la mission très haut débit de la Saône-et-Loire. Ces travaux relevant de la « vie du réseau » foisonnent. « Ce n’est jamais fini », soupire la responsable.

Le cas de Navilly illustre l’équation budgétaire pour le moins complexe de l’exploitation d’un réseau de fibre dans les campagnes : des coûts élevés pour un nombre de clients limité. C’était déjà le cas pour la construction du réseau – 165 millions d’euros dans le département de la Saône-et-Loire, qui a bénéficié d’une subvention de l’Etat de 87 millions, pour 102 000 logements, dont 60 % sont abonnés à la fibre. Ça l’est aussi pour son exploitation dans la mesure où l’addition à l’échelle du département s’élèvera cette année entre « 2 millions et 3 millions d’euros », selon Henri-Bénigne de Vregille, le directeur général de Bourgogne-Franche-Comté Numérique, la société publique responsable des réseaux ruraux de la Saône-et-Loire, mais aussi de la Côte-d’Or, du Jura, de l’Yonne et de la Nièvre.

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