La houle est courte et le vent mordant, en ce 27 janvier, à bord du Croix-du-Sud, le navire militaire que la France a envoyé pour contribuer à l’opération de l’OTAN, « Baltic Sentry », lancée en urgence, à la mi-janvier, dans la Baltique, pour tenter de sécuriser les nombreuses infrastructures qui en maillent les profondeurs.

Dans le brouillard humide, face à un regain de soupçons d’actes de sabotage attribués à des bateaux « fantômes » aux ordres de la Russie, les hommes sont concentrés. L’équipage du chasseur de mines français sait qu’il navigue en eau trouble dans cette zone située au large des côtes danoises, à proximité du tracé d’un important pipeline, le Baltic Pipe, reliant la Norvège à la Pologne.

Aucune menace directe à proximité du bâtiment, qui est équipé d’un sonar, d’un robot sous-marin et dispose de six plongeurs démineurs. Seuls des cargos et des tankers croisent parfois, au loin. Mais, comme le résume son commandant, le capitaine de corvette Julien Malherbe, 41 ans, dans le carré où tanguent les tasses et les tableaux : « Notre mission, c’est d’abord de partager des informations entre alliés pour avoir une image la plus actualisée possible de la circulation maritime dans la zone, d’instaurer un dialogue avec les bâtiments de commerce, de partager des critères de suspicion, et ainsi de dissuader les tentatives éventuelles de sabotage. » En clair, surveiller, renseigner, le tout en lien avec les avions de patrouille maritime, dont la présence a aussi été renforcée, et les radars interconnectés des rives de la Baltique.

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