Les directeurs des grandes écoles et les présidents d’université les appellent « pépites », « locomotives » ou même « stars ». Ils sont les professeurs les plus respectés, les chercheurs les plus écoutés, les pontes que les établissements d’enseignement supérieur s’arrachent pour les intégrer dans leur sphère d’influence.

En 2023, HEC Paris réussit l’un des plus jolis coups du marché des enseignants-chercheurs. Elle embauche le Belge François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations. L’ancien directeur exécutif du programme de recherche interdisciplinaire Politiques de la Terre à Sciences Po prend donc la direction académique d’un master développement durable et innovation sociale de la première business school française.

Mais surtout, HEC place sous sa marque l’un des coauteurs du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), récemment invité à la COP29, qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan. « Une voix très écoutée par les gouvernements et les décideurs de la planète », souligne Andrea Masini, doyen de la faculté et de la recherche de l’école de Jouy-en-Josas (Yvelines).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Réchauffement climatique : les villes côtières insuffisamment préparées à la montée des eaux

« Toutes les écoles cherchent des leaders, poursuit Marie-Christine Baietto, directrice de la recherche et de la valorisation à l’Institut national des sciences appliquées à Lyon, elles ont besoin d’individus reconnus internationalement comme des références. Au-delà de l’apport pédagogique qu’ils génèrent et du niveau de qualification qu’ils dispensent aux étudiants, ils sont un gage de qualité de l’établissement et contribuent à sa notoriété. »

S’offrir un carnet d’adresses

Plus qu’une opération marketing, s’adjoindre les compétences d’un professeur à la notoriété mondiale, c’est également s’offrir un carnet d’adresses. En 2019, c’est le laboratoire de mécanique des fluides de Lille, sous la tutelle du Centre national de la recherche scientifique, qui s’offre les services de John Christos Vassilicos, jusqu’alors professeur à l’Imperial College of London. « Dans le milieu hypercompétitif de la recherche, avoir dans son équipe un leader scientifique qui a dans sa sphère d’influence de nombreux chercheurs connus, cela permet de remporter davantage d’appels d’offres et, à terme, de réaliser des avancées scientifiques », analyse Emmanuel Duflos, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs.

Il vous reste 18.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version