
Il avance, visage fermé. Entre ses mains, une cagette remplie de pommes atrophiées. Patrick Croiset, arboriculteur installé à Mont-près-Chambord, à quelques kilomètres de Blois (Loir-et-Cher), trimbale ses reinettes à peine aussi grandes que des boules de billard, arrêtées dans leur croissance par la prolifération dans les vergers d’un ravageur mortifère : le puceron mauve.
Alors que la colère agricole se ranime dans les campagnes depuis la journée de mobilisation du 26 septembre, lancée à l’initiative de la FNSEA, l’inquiétude prévaut entre les pommiers plantés au cœur de la Sologne viticole, à l’heure de soupeser la récolte 2025. Les derniers kilos de braeburn ou de pink lady devraient y être ramassés d’ici à fin octobre, mais le bilan laisse déjà augurer une année délicate.
« Sur cinq hectares consacrés à la culture des pommes, un hectare a été anéanti par le puceron. Le restant n’a pas été épargné, de nombreux arbres ont été fortement touchés, ce qui donne des fruits de petit calibre qui ne seront pas commercialisables [pas même pour la transformation en jus ou en compote]. Là où nous produisons habituellement 130 tonnes, nous n’en avons cueilli que 35 à 40 tonnes », dresse, dans un bilan provisoire, Patrick Croiset. Une catastrophe comptable à prévoir pour celui dont la moitié du chiffre d’affaires annuel repose sur le roi des fruits à pépins. Selon le scénario le moins optimiste, il pourrait enregistrer une perte avoisinant 80 000 euros.
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