Monique Trump : difficile de passer inaperçue avec pareil patronyme. « Cherchez-moi sur Google, vous allez vite me trouver », s’amuse la jeune femme de 21 ans au visage poupin, qui représentera bientôt le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) au conseil municipal de Duisbourg. Elle a été élue le 14 septembre dans cette ancienne cité industrielle de 500 000 habitants, avec 21 autres membres de son parti, dont le nombre de sièges a plus que doublé en cinq ans.

Pour la première fois ici, ainsi que dans deux autres villes de la Ruhr, bastion historique du Parti social-démocrate (SPD), l’AfD s’est qualifiée pour le second tour de l’élection du maire – élu séparément du conseil municipal –, qui se tiendra, dimanche 28 septembre, dans le Land le plus peuplé d’Allemagne, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Monique Trump n’était pas en tête de la liste de l’AfD à Duisbourg. Mais sa candidature n’est pas une exception : près d’un tiers des élus de l’AfD au conseil municipal sont des femmes. Aux élections de 2020, elles étaient deux sur un total de dix élus.

« Un parti d’hommes »

« Si l’AfD est un parti d’hommes au niveau fédéral, le profil des candidats en Rhénanie-du-Nord-Westphalie est différent au niveau local, observe Andreas Blätte, directeur de l’école de gouvernance de l’université de Duisburg-Essen. Un quart des candidats AfD aux élections locales – mairies ou conseils de quartier – sont des femmes. C’est moins que dans les partis de gauche ou chez les Verts, mais presque autant que chez les conservateurs de la CDU ou chez les libéraux du FDP. Et c’est nouveau. » Ses recherches révèlent aussi une part croissante de candidats issus de l’immigration. « Cela montre que l’AfD est capable de toucher un public varié, en parlant un autre langage. Ce qui n’en fait pas pour autant un parti progressiste. »

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