Une juge américaine a temporairement bloqué, vendredi 23 mai, l’interdiction faite à Havard d’accueillir des étudiants étrangers.
La prestigieuse université américaine avait déposé une plainte plus tôt au tribunal fédéral du Massachusetts pour contester la décision de l’administration Trump annoncée la veille.
Une audience préliminaire se tiendra le 29 mai.

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Le second mandat de Donald Trump

Harvard peut souffler… pour le moment. Une juge américaine a bloqué temporairement, vendredi 23 mai, la décision de l’administration Trump d’interdire l’inscription d’étudiants étrangers dans la prestigieuse université. Après les déclarations au vitriol, les appels à changer le cursus et les coupes dans les subventions, la Maison Blanche avait révoqué, jeudi 22 mai, la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) du plus ancien établissement d’enseignement supérieur des États-Unis.

Afin de surseoir temporairement à cette décision annoncée la veille par le camp Trump, l’université située à Cambridge avait déposé une plainte tôt vendredi au tribunal fédéral du Massachusetts, qui lui a finalement donné raison. Un blocage d’ici la tenue d’une audience préliminaire le 29 mai.

« D’un seul coup de crayon, le gouvernement efface un quart des étudiants d’Harvard », pouvait-on lire dans la plainte de 72 pages déposée auprès du tribunal fédéral du Massachusetts. Cette interdiction est « le dernier acte de représailles » de l’administration Trump « qui cherche à prendre le contrôle de la direction d’Harvard, de ses programmes et de l »idéologie’ de l’université et des étudiants », dénonçait la requête, qui appelait à la révocation « immédiate » de cette décision.  

L’interdiction met en péril le futur de milliers d’étudiants

Alan Garber, président de l’université d’Harvard

Donald Trump accuse les universités privées les plus prestigieuses, Harvard et Columbia en tête, d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme et de n’avoir pas assez protégé les étudiants juifs pendant les manifestations contre la guerre à Gaza. Il reproche aussi à Harvard de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus. 

Dans son bras de fer, le gouvernement américain avait coupé 2,7 milliards de dollars de subventions à Harvard. Selon la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, la décision de retirer à l’institution son droit de recevoir des étudiants étrangers pourrait aussi la priver d’importants deniers. Elle a assorti sa décision choc d’un ultimatum : si Harvard veut retrouver ce « privilège », elle doit fournir dans les soixante-douze  heures toute une série d’informations dont elle disposerait sur d’hypothétiques activités « illégales » de ses étudiants étrangers dans les cinq dernières années.

« Nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées », a répliqué vendredi dans un communiqué le président de Harvard, Alan Garber, précisant que cette interdiction « mettait en péril le futur de milliers d’étudiants » de l’université et servait « d’avertissement » à ceux qui avaient choisi les États-Unis pour étudier et « réaliser leurs rêves »

D’après le site internet de Harvard, classé parmi les meilleurs établissements au monde et qui a produit 162 prix Nobel, l’université accueille cette année quelque 6.700 « étudiants internationaux », soit 27% de ses effectifs.

Y.R. avec AFP

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