Des ouvriers dégagent les ponts des barils installés par les grévistes, le 21 novembre 1948, sur le port de Dunkerque, lors de la grève des dockers et des mineurs.

MAKING WAVES – À LA DEMANDE – PODCAST

C’est une belle histoire que raconte le documentariste Antoine Tricot, celle des dockers de Dunkerque. Et, à travers eux, celle de la classe ouvrière à l’heure du néolibéralisme. Une histoire qui commence en 2014, quand Patrick Le Bellec (chargé de la mission Art et espace public à la ville de Dunkerque jusqu’à sa mort, en 2023) lui fait rencontrer un groupe d’anciens dockers : Louis, François et Georges. Après avoir passé plus de vingt ans à décharger à mains nues les cales des bateaux, ce groupe de dockers a dû – et comme la moitié des quelque 8 300 dockers français – rendre les armes après la réforme portuaire du début des années 1990. Il est précieux d’entendre aujourd’hui leurs voix, des voix du Nord, des voix de travailleurs.

Lire le reportage (en 2012) : La mémoire « empêchée » des dockers dunkerquois

Parce qu’à travers leurs expressions, leur accent (recouvert, parfois, du sinistre chuintement de l’amiante), leurs façons de rire pour ne pas pleurer, c’est tout un monde qui est ainsi sauvé de l’oubli. Pour les accompagner, pour aussi expliciter sa démarche, ses questionnements et ses doutes, on entend Antoine Tricot – auteur également d’un portrait d’Albert Londres dans la collection « Toute une vie » pour France Culture et, sur cette même antenne, de « Se souvenir de Sam », pour « LSD, la série documentaire ». Pour le contexte et l’ambiance sont également données quelques archives de la CGT locale. Et, bien sûr, le bruit du port et l’immuable cri des mouettes.

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