Donald Trump promet une politique radicalement différente de celle de son prédécesseur, si ce n’est sur un point : empêcher la Chine de devenir le géant mondial de la technologie – ou au moins ralentir cette échéance.

Durant son premier mandat de 2017 à 2021, il avait profité des mécanismes d’autorisation de l’Entity List (ensemble de sanctions prises par le département du commerce des Etats-Unis) pour restreindre les relations commerciales entre sociétés américaines et étrangères. Symbole de ce combat, la chute de la division téléphonie mobile de Huawei – brièvement numéro un mondial du secteur –, dont les ventes se sont effondrées depuis que ses smartphones ont été privés de la suite logicielle de Google.

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Son successeur Joe Biden s’est rapidement inscrit dans la continuité élargissant la gamme des outils à sa disposition, avec une attention particulière portée sur les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle ou le quantique. Le 14 janvier, une semaine avant la passation des pouvoirs avec M. Trump, la Maison Blanche annonçait de nouvelles restrictions sur l’exportation des puces pour l’intelligence artificielle dont l’américain Nvidia est le champion. Le lendemain, une mesure interdisait l’importation aux Etats-Unis de véhicules connectés intégrant les technologies chinoise ou russe, dotées de caméras, micros, dispositifs GPS, etc.

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Pénalisation des entreprises américaines

Pour quel résultat ? En septembre 2023, quand Gina Raimondo, la ministre du commerce américaine effectue une visite en Chine, Huawei présente un smartphone doté d’une puce de 7 nanomètres. Un niveau de sophistication que les sanctions américaines visaient à empêcher. Preuve de la détermination de Pékin à acquérir au plus vite son autonomie technologique. « Le gouvernement chinois affirme que, même si son programme doit prendre plus de temps, ils y parviendront de toute façon », explique Stéphanie Balme, directrice du Centre de recherches internationales. « La question de l’efficacité est au cœur des débats parce qu’il y a eu une stratégie de contournement légal ou illégal de la part des entreprises comme Huawei ou d’autres, qu’il s’agisse de constitution de stocks en amont, de créations de filiale, voire d’un recours au marché noir », souligne Mathilde Velliet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales.

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