La pochette du nouvel album de l’Américaine Taylor Swift, « The Life of a Showgirl » (Republic Records).

Il y a tout juste soixante ans paraissait Desolation Row, de Bob Dylan. D’une durée hors norme de onze minutes et demie, la chanson évoquait la destinée funeste d’Ophélie, l’amoureuse malheureuse de Hamlet. La folie de celui-ci précipita la noyade de celle-là, raconte William Shakespeare dans sa pièce de théâtre la plus fameuse. « Alors qu’elle fête ses 22 ans, elle a déjà l’air d’une vieille fille », s’inquiétait le ménestrel américain, au sujet de la défunte. Au beau milieu de l’étrange cortège qu’il promenait sur la « rue de la désolation », le futur prix Nobel de littérature plaçait feu Ophélie quelque part entre le bossu de Notre-Dame et Albert Einstein : « Pour elle, la mort est assez romantique », insistait-il, de son emblématique voix nasillarde.

Plus d’un demi-siècle a passé, les temps ont changé. La plume la plus commentée des musiques populaires s’appelle désormais Taylor Swift. Elle aussi s’est penchée sur le sort d’Ophélie, auquel elle se félicite d’avoir échappé. C’est ainsi qu’il faut entendre The Fate of Ophelia, la chanson qui ouvre son douzième album, The Life of a Showgirl, lancé le 3 octobre avec grand tapage.

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