L’année 2024 est sur le point de s’achever quand Emmanuel Macron s’épanche auprès d’un de ses vieux confidents. « Je souffre », écrit le président de la République à son interlocuteur, désarçonné par cette confession inhabituelle. Un genou à terre, lui ? « Parfois ce qu’il entend, ça le meurtrit, c’est très difficile, mais il ne le dit pas », abonde son épouse, Brigitte Macron, interrogée, mercredi 8 janvier, lors du journal télévisé de 13 heures de TF1. Impopulaire, mal aimé par son propre camp, haï par ses adversaires, Emmanuel Macron entend les appels à la démission se propager. « Une petite musique s’installe », commente Brice Teinturier, le directeur délégué de l’institut de sondage Ipsos, constatant qu’une majorité de Français veulent que le chef de l’Etat parte avant la fin de son mandat.

Lire aussi l’enquête (2024) | Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron, une certaine idée du pouvoir

Le 18 décembre 2024, depuis Mayotte, île dévastée par le cyclone Chido, le président prend conscience de ce désamour. Accueilli par des huées, il se montre incapable, malgré ses efforts, d’apaiser la colère de la foule à son égard. Au point d’en perdre les nerfs. « Le cyclone, ce n’est pas moi ! », se défend-il, agacé d’être rendu responsable de tous les maux qui s’abattent sur le pays.

Le charme d’Emmanuel Macron a cessé d’agir auprès des Français. Hier « omniprésident », décidant de tout sur tout, à même de « séduire une chaise », selon l’écrivain Emmanuel Carrère, auteur d’un long portrait du président dans le Guardian du 20 octobre 2017, Emmanuel Macron a lassé. Son pouvoir s’effiloche, son influence s’estompe. Les citoyens n’y croient plus, ne retenant que les erreurs, les maladresses et les promesses non tenues de celui qui leur avait vendu une « révolution », titre de son ouvrage programmatique de 2016 publié chez XO.

« La chienlit, c’est lui ! »

Emmanuel Macron ne sera donc pas une exception à la règle observée par les politologues depuis les débuts de la Vᵉ République. Aucun chef d’Etat, de Charles de Gaulle à François Hollande en passant par François Mitterrand ou Nicolas Sarkozy, n’a quitté l’Elysée en jouissant d’une cote de popularité enviable. « Dix ans, ça suffit », « la chienlit, c’est lui ! », criait la foule en 1968, s’en prenant à de Gaulle, qui démissionnera un an plus tard.

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