En France, en 2024, les femmes restent sous-représentées chez les ingénieurs : elles ne sont qu’un quart parmi ceux en activité, un tiers parmi les étudiants. Partant de ce constat, l’association Elles bougent, qui veut encourager les étudiantes à choisir des carrières scientifiques et techniques, a publié fin septembre, avec l’institut OpinionWay, une enquête auprès de 6 125 femmes travaillant ou étudiant dans ces secteurs, pour comprendre à quels obstacles celles-ci ont été confrontées.

Résultat : de l’école à l’entreprise, les filles et les femmes continuent à être régulièrement découragées de faire carrière dans les métiers scientifiques et techniques. Ainsi, 82 % des répondantes disent avoir été confrontées à des stéréotypes de genre durant leur scolarité : 64 % ont entendu qu’elles étaient plutôt faites pour des études littéraires ; 44 % qu’elles sont moins compétentes que les garçons en mathématiques ; 21 % ont été explicitement découragées de poursuivre dans cette voie (15 % par leurs enseignants, 9 % par leurs parents). Pourtant, une grande majorité des répondantes (88 %) disent que les mathématiques et les sciences faisaient partie de leurs matières préférées.

Persistance d’un univers très masculin

Autant de messages qui jouent sur la confiance en soi – 30 % des répondantes ne se sentaient pas aussi capables que leurs homologues masculins de s’affirmer dans ces matières – et sur la confiance en l’avenir : 83 % des répondantes craignent de subir, en tant que femme ingénieure ou technicienne, du sexisme, de la discrimination ou de ne pas pouvoir évoluer professionnellement. Plus de la moitié des femmes interrogées (55 %) pensent que certains métiers ou certaines formations diplômantes sont moins accessibles aux femmes qu’aux hommes. Un chiffre qui monte à 67 % chez les étudiantes.

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Pour celles qui ont choisi malgré tout de poursuivre leurs études dans ces secteurs, les difficultés, liées à la persistance d’un univers très masculin, n’ont pas disparu : 48 % estiment avoir manqué de soutien, d’accompagnement, de rôles modèles pendant leurs études ; 42 % ont ou ont eu le sentiment de ne pas être à leur place. Les répondantes dénoncent aussi l’existence des violences sexuelles dans le cadre des études (20 % des étudiantes et 13 % des répondantes en activité).

A l’arrivée dans le monde professionnel, les inégalités s’accroissent : 81 % des femmes estiment que les hommes accèdent plus facilement aux postes à responsabilité et 75 % jugent que les hommes bénéficient de meilleurs salaires à poste égal.

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