Le cessez-le-feu doit être « vérifiable », avec les Ukrainiens « autour de la table », prévient Emmanuel Macron après l’appel entre Trump et Poutine
Lors d’une déclaration commune à l’issue d’un entretien entre le président français, reçu à Berlin, et le chancelier allemand, les deux dirigeants européens ont répété que l’Ukraine pouvait compter sur la poursuite de l’aide militaire européenne. Lors de son appel avec Donald Trump, qui s’est conclu peu avant cette conférence de presse, Vladimir Poutine a réclamé un « arrêt complet » de l’aide militaire occidentale à Kiev, lors de son appel avec Donald Trump, qui s’est conclu peu avant.
« Nous continuons notre soutien à l’Ukraine, à l’armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l’agression russe », a fait valoir Emmanuel Macron, ajoutant que « les premières étapes [des négociations] se mettent en place, mais l’objectif doit rester le même : avoir un cessez-le-feu solide, mesurable et vérifiable ». « Evidemment cela n’est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table », a-t-il considéré. « Cela n’est pas concevable sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table » des négociations, a insisté M. Macron.
« Nous sommes tous deux d’accord sur le fait que l’Ukraine peut compter sur nous, que l’Ukraine peut compter sur l’Europe et que nous ne la laisserons pas tomber », a, de son côté, dit Olaf Scholz, ajoutant : « Nous sommes d’accord également qu’il ne saurait y avoir de décision sur l’Ukraine sans consulter l’Ukraine. »
Dans un post sur X, le chancelier allemand a ensuite estimé que le cessez-le-feu concernant les attaques contre les infrastructures énergétiques « peut être un premier pas vers une paix juste et durable pour l’Ukraine », mais que « la prochaine étape doit être un cessez-le-feu complet, le plus rapidement possible ».
Le président français a par ailleurs salué, lors de cette prise de parole, l’adoption par le Bundestag, mardi, du plan d’investissement massif dans la défense allemande, évoquant un « vote historique » et une « bonne nouvelle » pour l’Europe.
La menace russe concerne tous les pays européens, affirme le président du Conseil européen
Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse mardi, à deux jours d’un sommet européen consacré notamment à la défense des Vingt-Sept, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a déclaré que « les voisins de la Russie sont plus concernés par la [menace militaire que représente la] Russie, ça va de soi ». « Mais il est essentiel que tout le monde comprenne que cette menace est collective » et « concerne tous » les Européens, a-t-il insisté.
Lors du sommet à Bruxelles, les dirigeants européens discuteront de nouveau de la guerre en Ukraine. Antonio Costa assure que l’Europe ne sera pas absente des éventuelles négociations sur l’avenir du pays : « On est prêt à participer. Sous le leadership de la France et du Royaume-Uni, on se prépare pour participer aux éventuelles mesures de sécurité pour assurer la paix si et quand elle arrive. »
Vladimir Poutine a réclamé à Donald Trump l’« arrêt complet » de l’aide occidentale à l’Ukraine
Bien qu’il ait accepté l’idée d’un cessez-le-feu mutuel de trente jours concernant les frappes sur les sites énergétiques, le président russe a de nouveau fixé des conditions à la trêve, parmi lesquelles la fin du « réarmement » de Kiev, et réclamé auprès de son homologue américain l’arrêt total de l’aide occidentale à l’Ukraine.
« La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d’un éventuel cessez-le-feu sur l’ensemble de la ligne de contact et la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes », rapporte le Kremlin dans un communiqué.
« Il a été souligné que la condition-clé pour empêcher une escalade du conflit et œuvrer à sa résolution par des voies politiques et diplomatiques doit être l’arrêt complet de l’assistance militaire étrangère et de la fourniture d’informations à Kiev », a ajouté la présidence russe.
La Maison Blanche confirme que Donald Trump et Vladimir Poutine veulent d’abord un « cessez-le-feu concernant l’énergie et les infrastructures »
« Les présidents Trump et Poutine ont parlé de la nécessité de la paix et d’un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, à l’issue de l’appel de plus de deux heures entre le président américain et son homologue russe, ajoutant que ces derniers « ont également souligné la nécessité d’améliorer les relations bilatérales » entre les deux pays.
Selon Washington, « les dirigeants ont convenus que le mouvement vers la paix commencera par un cessez-le-feu concernant l’énergie et les infrastructures, et de négociations techniques relatives à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu maritime en mer Noire, d’un cessez-le-feu total et d’une paix permanente ». « Ces négociations commenceront immédiatement au Moyen-Orient », a annoncé la Maison Blanche, sans donner plus de précisions.
En matière de coopération entre les deux pays, alors que le président Trump a adopté un virage radical en faveur de la Russie depuis son retour à la Maison Blanche, à la fin de janvier, les deux dirigeants ont émis le souhait d’une « amélioration des relations bilatérales », qui permettrait « notamment de conclure d’énormes accords économiques et d’assurer la stabilité géopolitique une fois la paix rétablie ».
La Russie dit accepter un cessez-le-feu mutuel de trente jours pour les frappes sur les infrastructures énergétiques
D’après l’agence de presse russe TASS, citant le Kremlin, les présidents russe et américain « se sont prononcés en faveur de la normalisation des relations bilatérales à la lumière de leur responsabilité partagée pour la stabilité dans le monde ». Le Kremlin a qualifié la conversation entre Vladimir Poutine et Donald Trump de « détaillée et franche », disant le président russe prêt à travailler avec les Etats-Unis sur les « voies possibles d’un règlement » de la guerre en Ukraine.
« Le président Poutine a soutenu l’idée de Trump d’une renonciation mutuelle de trente jours aux frappes sur les infrastructures énergétiques, par la Russie et l’Ukraine, et en a donné l’ordre à l’armée », annonce notamment le Kremlin. « Poutine a informé Trump que le 19 mars un échange de 175 prisonniers de chaque camp aurait lieu entre les parties russe et ukrainienne », est-il ajouté.
Mais Vladimir Poutine a de nouveau fixé des conditions à la trêve, parmi lesquelles la fin du « réarmement » de Kiev, selon la présidence russe. « La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d’un éventuel cessez-le-feu sur l’ensemble de la ligne de contact, la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes », rapporte le Kremlin dans un communiqué.
Le Kremlin affirme, par ailleurs, que « la Russie et les Etats-Unis vont créer des groupes d’experts pour le règlement du conflit ukrainien » et que les deux pays vont « entamer des négociations pour développer une initiative concernant la sécurité de la navigation en mer Noire ».
Giorgia Meloni déclare « soutenir » les « efforts » de Donald Trump pour un cessez-le-feu en Ukraine
La présidente du conseil italien a exprimé son soutien « aux efforts » du président américain en faveur d’un cessez-le-feu en Ukraine, lors d’une déclaration devant le Sénat italien mardi, a rapporté Associated Press. Cette déclaration a lieu à deux jours du sommet sur la défense européen qui commence jeudi à Bruxelles, et alors que se tenait l’appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
« Nous soutenons les efforts du président américain Donald Trump dans ce sens », a déclaré Giorgia Meloni, alors que le républicain presse pour l’adoption d’un cessez-le-feu de trente jours en Ukraine. Selon elle, cet accord « est un premier pas significatif sur un chemin qui doit mener à une justice et à une paix durable pour l’Ukraine ». Mme Meloni a également exclu l’envoi de troupes italiennes en Ukraine, affirmant que « ce n’[était] pas à l’ordre du jour ».
« Nous pensons que l’envoi de troupes européennes proposé dans un projet par la Grande-Bretagne et la France est une option très complexe, risquée et inefficace », a également déclaré la dirigeante d’extrême droite.
- Ce qu’il faut savoir mardi 18 mars au soir
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