Une partie du fossile d’un crocodile marin jurassique de 5 mètres de long datant de 180 millions d’années, découvert dans le département de l’Hérault à la suite de fouilles menées entre 2017 et 2020, au Musée de Lodève, vendredi 10 octobre 2025.

Le squelette quasi complet d’un fossile de crocodile, datant de 180 millions d’années (période du Jurassique), a été dévoilé, vendredi 10 octobre, au grand public au Musée de Lodève, dans l’Hérault. Une découverte « exceptionnelle », selon Stéphane Fouché, responsable des collections de paléontologie du musée. « C’est la première fois, en France, qu’on trouve un squelette de crocodile de cette qualité aussi bien conservé », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP).

Le fossile est long de 5 mètres, large de plus de 2 mètres. Ses pointes dorsales, sa colonne vertébrale, ses pattes, son long rostre (bouche très allongée) garni de dents sont encore bien visibles. Il a été apporté au musée par un promeneur, curieux, qui l’avait trouvé par hasard à quelques dizaines de kilomètres de Montpellier, dans l’arrière-pays.

« Ce monsieur ouvre une boîte en carton et nous montre, dedans, 11 vertèbres. Sur le coup, je ne savais pas de quel animal il s’agissait », confie Stéphane Fouché, qui raconte s’être ensuite rendu sur les lieux et avoir contacté des chercheurs. « L’érosion avait fait le travail pour nous, les fossiles étaient là, il n’y avait plus qu’à les ramasser. »

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« Potentiellement une nouvelle espèce »

Les fouilles ont été menées pendant quatre ans dans le Lodévois – « l’un des territoires géologiques les plus riches de France », selon Stéphane Fouché –, sous la direction de Jérémy Martin, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), avec l’aide de l’association Paléorhodania et du groupe archéologique lodévois.

Le fossile était « recouvert d’une grosse couche de sédiments », explique Camille Auclair, restauratrice et paléontologue pour la société Kraniata. « On a retiré des petits morceaux petit à petit et, à la fin, par sablage, avec des grains de différentes densités, on est venus retirer la fine pellicule de sédiments qui restait, pour vraiment rendre le fossile parfaitement lisible et faire ressortir tous les petits détails. »

Ce crocodile de l’ère des dinosaures vivait en partie dans l’eau et en surface. Si sa dentition montre une adaptation à un mode d’alimentation très piscivore, l’espèce n’a pas encore été officiellement identifiée, des analyses scientifiques devant encore être menées, notamment en analysant le crâne « encore rattaché au reste du corps par les cervicales ».

« Ce crâne est particulièrement intéressant et important, car c’est lui qui doit déterminer à quelle espèce il appartient, détaille Camille Auclair. Potentiellement, cela peut être une nouvelle espèce. C’est ça que les scientifiques devront déterminer. »

Au Musée de Lodève, ce fossile s’insère dans une collection déjà riche de pièces prélevées, pour la majorité, localement et qui témoignent de 540 millions d’années de l’histoire de la Terre.

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Le Monde avec AFP

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