Outre le régime de base, les salariés du privé cotisent au régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco.
L’occasion d’améliorer le montant de sa pension une fois l’heure de la retraite venue… mais tout n’est pas si simple.
Voici 6 choses à savoir sur la retraite complémentaire.
C’est un sujet qui revient constamment dans le débat public : la retraite. Au-delà de l’organisation du système, de nombreux Français quittent chaque année le monde du travail et touchent une pension. Une étape majeure de la vie… qui nécessite organisation et compréhension. Tous les salariés du privé cotisent dans deux régimes : celui de base et celui complémentaire Agirc-Arrco. Comment s’y préparer ? Quel est le montant de la retraite complémentaire ? Karine Gautier, responsable agence Agirc-Arrco du Val-d’Oise, nous distille ses bons conseils.
À quel âge préparer sa retraite ?
« Il faut s’y prendre le plus tôt possible et ne surtout pas attendre le moment de partir en retraite pour la préparer », prévient Karine Gautier. « Plus un salarié s’y prend en avance, plus cela lui permet de mettre à jour sa carrière. Au moment du départ, le paiement sera donc juste et immédiat. En moyenne, les salariés viennent nous voir en agence à partir de 50 ans. Même avant, il est tout à fait possible de se renseigner. »
Faut-il s’inquiéter s’il manque des documents ?
« Il est important de regarder dans chacun des régimes s’il y a exhaustivité des employeurs », rappelle-t-elle. « S’il manque une période, il est préférable d’avoir conservé l’ensemble de ses bulletins de salaire. Tout au long de la vie, il est important de garder tous les justificatifs de carrière, y compris le chômage. Pour la complémentaire, s’il manque des éléments justifiant une activité, nous ne pourrons pas réintégrer de points. Il faut absolument les bulletins de salaire, sur lesquels figurent les assiettes de cotisation. Ce n’est qu’à partir de ces éléments que nous pourrons calculer les points. »
Quelles sont les principales erreurs à ne pas commettre ?
« Penser que la retraite est automatique », met en garde Karine Gautier. « Il ne faut pas oublier d’en faire la demande. Il est possible de la demander en ligne, devant l’ensemble des organismes auprès desquels nous avons cotisé. Mais la démarche doit être réalisée par le salarié. Ensuite, il faut s’y intéresser le plus tôt possible, car il y a plein de notions à connaître, comme le rachat de trimestres pour les années d’études. Pour beaucoup de salariés, la retraite peut sembler lointaine, mais il faut se renseigner à tout âge : tous les choix de vie peuvent avoir un impact sur la retraite future. »
À quel montant de retraite complémentaire s’attendre ?
« Tout euro cotisé donne lieu à des points, qui correspondent au salaire brut multiplié par un taux de cotisation en fonction du montant de salaire », explique-t-elle. « Évidemment, cela dépend de ce que chacun perçoit tout au long de sa carrière. Le revenu de remplacement se situe parfois entre 60% et 80% du salaire, mais c’est très variable. Nous proposons sur notre site un simulateur de retraites (nouvelle fenêtre) qui permet à chacun d’estimer sa pension de manière individuelle. »
Comment les périodes d’éloignement de l’emploi (chômage, maternité, arrêt maladie…) sont-elles prises en compte ?
« Lorsque l’on travaille, les cotisations se transforment en points pour la retraite complémentaire », souligne Karine Gautier. « Pour autant, un congé maternité, un arrêt maladie ou le fait de percevoir le chômage donnent également droit à des points, sous certaines conditions. En revanche, ce n’est pas le cas des périodes de carence. »
Quid du droit à la retraite progressive ?
« Ce dispositif peut être mis en place deux ans avant son âge légal de départ à la retraite, selon sa génération », précise-t-elle. « Il permet de continuer son activité, mais à temps partiel, entre 40% et 80% de son temps de travail pour les salariés du privé. En contrepartie, une partie de la pension est déjà touchée. La retraite progressive est soumise à conditions. Il faut notamment avoir cotisé au moins 150 trimestres. »
L’Agirc-Arrco, associée à l’Assurance retraite et la Mutualité sociale agricole, organise depuis ce lundi 17 mars et jusqu’au samedi 22 mars les « Rendez-vous de la Retraite ». Tout au long de la semaine, près de 50.000 entretiens individuels sont proposés partout sur le territoire pour préparer sa future retraite.