• Le déraillement d’un célèbre funiculaire de Lisbonne, au Portugal, a fait mercredi 3 septembre au moins 16 morts et 5 blessés graves, selon un dernier bilan.
  • Plusieurs accidents de funiculaires se sont déjà produits à Paris depuis le XIXe siècle.
  • Des incidents méconnus, qui ont touché l’ex-funiculaire de Belleville, mais aussi celui de Montmartre, toujours aujourd’hui en activité.

Un accident rarissime. Le funiculaire de la Glória, à Lisbonne (Portugal), a déraillé mercredi 3 septembre, faisant au moins 16 morts et 5 blessés graves, d’après un dernier bilan fourni par les autorités. Emblématique installation de la capitale portugaise, cet ascenseur avait déjà connu un précédent dysfonctionnement en 2018, sans faire de victimes. Mais, au-delà du cas de cette infrastructure, ce genre d’accident n’est pas inédit. En France, l’ex-funiculaire de Belleville, tout comme celui de Montmartre, toujours en activité aujourd’hui, ont connu des incidents plus ou moins graves dans leur histoire.

Accidents à répétition sur l’ex-funiculaire de Belleville

À la fin du XIXe siècle, la première ligne de métro n’est toujours pas ouverte à Paris. La capitale française mise alors sur un réseau de tramways pour desservir les différents quartiers de la ville. En 1891, elle se dote d’un nouveau type de moyen de transport : un funiculaire. Reliant la place de la République au milieu de la rue de Belleville, il doit permettre de faciliter les déplacements des nombreux habitants de ce quartier perché de l’est parisien, alors en plein boom démographique. Problème : une série d’accidents va venir entacher l’image de l’installation.

Quelques mois après l’inauguration, en décembre 1891, douze passagers sont blessés après le décrochage d’une rame du câble qui la retenait, comme le renseignent des travaux de la Bibliothèque nationale de France (BNF), disponibles sur son site web (nouvelle fenêtre). Le wagon est heureusement stoppé dans sa descente de la pente de Belleville (nouvelle fenêtre) par une autre voiture, positionnée plus bas. 1906, 1910, 1913… Les accrocs s’accumulent. La presse s’en donne alors à cœur joie, moquant le manque de sécurité de la ligne et qualifiant l’infrastructure d' »inénarrable légende« .

Mais l’accident le plus retentissant date sans nul doute du 23 janvier 1914. Ce jour-là, le câble du funiculaire rompt brutalement. Résultat ? Plusieurs rames qui dévalent à toute vitesse dans les rues parisiennes, sans que leurs freins leur permettent de s’arrêter. « La voiture de tête, descendant ainsi, balayait tout sur son passage, menaçant de renverser les passants qui ne pourraient se garer à temps« , raconte Le Figaro (nouvelle fenêtre) au lendemain de l’accident. Plusieurs véhicules sont percutés sur le passage de ce premier train, qui poursuit malgré tout son trajet, avant d’interrompre sa course sans fracas en arrivant vers son terminus. 14 blessés, mais aucun mort : un « miracle« , s’étonne alors le quotidien. Dix ans plus tard, en 1924, le funiculaire finira par fermer, remplacé par des bus, puis par la ligne 11 du métro.

Crash sans passagers à Montmartre en 2006

Bien plus tard, le funiculaire de Montmartre, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a dû faire face à son tour à un incident spectaculaire. Le 7 décembre 2006, une des rames du site s’écrase en bas de la célèbre butte parisienne. La raison ? Là encore, une rupture de câble, mais cette fois lors d’une simple opération de tests de surcharge effectuée sur la cabine. Heureusement, aucun passager n’était donc présent à l’intérieur de la rame au moment du choc.

« Les gars faisaient des essais de freinage quand tout a lâché« , expliquait à l’époque au Parisien (nouvelle fenêtre) un employé de la RATP témoin de l’accident. « Ça fait un mois que cette cabine était en entretien et on attendait les derniers essais pour la remettre en marche. Évidemment, ça fait un peu peur, car on n’a jamais vu ça. » 

Un agent avait été légèrement blessé par la chute du wagon. Une des deux cabines a ensuite été remise en service en juillet 2007. Le fonctionnement normal du site n’a repris qu’un an plus tard, en août 2008.

Théodore AZOUZE

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