- Les foyers de dermatose nodulaire, une maladie qui touche les bovins, continuent de se multiplier en France.
- En réaction, le gouvernement vient de rendre obligatoire l’abattage de tous les animaux dans les clusters d’infection.
- Les consignes de vaccination sont aussi étendues.
Une décision radicale pour éviter la propagation de la maladie. Le ministère de l’Agriculture a annoncé mercredi 16 juillet que la détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage de bovins entraînera désormais l’abattage total des animaux dans le foyer d’infection. Les animaux du secteur devront aussi être obligatoirement vaccinés.
24 foyers en Savoie et Haute-Savoie
Ces mesures, destinées à faire face à l’apparition fin juin en France de cette maladie non transmissible aux humains, font partie de la stratégie nationale adoptée lors d’une réunion extraordinaire du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), instance qui réunit les professions agricoles, les syndicats, des vétérinaires et des scientifiques. Le plan a été « validé à l’unanimité des membres, sauf une voix »
, précise le gouvernement dans un communiqué, au moment où des militants de la Confédération paysanne bloquent l’accès à des exploitations infectées en Savoie et en Haute-Savoie afin d’empêcher l’abattage des animaux.
Dans le détail, la nouvelle stratégie prévoit : « le dépeuplement par abattage total des foyers (unités épidémiologiques) infectés pour éteindre les sources du virus, en conformité avec les obligations européennes »
, « la mise en place de périmètres réglementés »
, incluant des limitations de mouvement du bétail, et « une campagne de vaccination obligatoire dans ces zones réglementées »
de 50 km autour des clusters.
Après l’apparition d’un premier cas en Italie, le 20 juin en Sardaigne, un premier cas de dermatose nodulaire en France a été détecté le 29 juin à Entrelacs, en Savoie. Depuis, la propagation est rapide : au 15 juillet, « ce sont 24 foyers qui ont été confirmés dans deux départements, la Savoie et la Haute-Savoie »
, précise le ministère.
L’abattage total, ce n’est pas du tout une solution, la maladie se propage quand même
L’abattage total, ce n’est pas du tout une solution, la maladie se propage quand même
Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne
« La DNC n’est pas transmissible à l’être humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation de produits issus de ces animaux (viande, lait, fromage), ni par piqûres d’insectes »
, rassure le communiqué. La maladie « se propage par les mouvements d’animaux infectés ou via des insectes vecteurs »
, comme les taons et mouches piqueuses. Observée « massivement dans les Balkans, en Grèce et en Bulgarie, à la fin des années 2010 »
, la DNC « a pu être éradiquée de cette zone grâce à une campagne de vaccination établie conjointement avec les mesures de biosécurité »
, rappelle les autorités.
Un argument qui ne convainc pas tous les agriculteurs. « On a vu ce qui s’était passé en Grèce, dans les Balkans, on sait très bien que l’abattage total, ce n’est pas du tout une solution, que la maladie se propage quand même, et qu’en fait, par contre, ce sont des vies broyées, sacrifiées, et ça, ce n’est pas tenable »
, avait déclaré à l’AFP la porte-parole de la Confédération paysanne, Fanny Métrat, avant la réunion.