
Vladimir Poutine a prévenu : « en aucun cas », la Russie ne doit entrer en récession. Le chef du Kremlin a été très clair vendredi 20 juin, à la tribune du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, sa ville natale. Dans les couloirs et les tables rondes de ce « Davos poutinien », qui a réuni le gratin politique et d’affaires russe du 18 au 21 juin, et où Le Monde a pu assister pendant quelques heures aux débats, les certitudes étaient moins fortes. Faits et chiffres sont têtus, moins optimistes que les déclarations présidentielles : la croissance annuelle a ralenti à 1,4 % au premier trimestre, son niveau le plus faible depuis le deuxième trimestre 2023, selon les chiffres officiels. « La Russie est au bord de la récession », a même alerté Maxim Rechetnikov, le ministre de l’économie, disant tout haut ce que révèle « le sentiment actuel des entreprises » et expliquant que les chiffres « indiquent un ralentissement ».
Lors d’un panel de discussions avec deux autres personnalités liées à la gestion économique du pays, M. Rechetnikov a fait figure de Cassandre. « Après la vague de froid, l’été arrive toujours », a voulu au contraire rassurer son collège des finances, Anton Silouanov. En avril, ses services ont annoncé que le déficit budgétaire atteindrait 1,7 % du produit intérieur brut fin 2025, soit trois fois plus que prévu initialement dans la loi de budget votée au Parlement en 2024. A plusieurs reprises, M. Silouanov a rappelé que les investissements, porteurs de croissance future, sont à la hausse. Et, sûr des performances d’une économie mobilisée en soutien à l’« opération spéciale » en Ukraine et dopée depuis trois ans par le complexe militaire, il a répété : « Notre modèle économique fonctionne. »
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