Des hommes déballent les affaires d’une famille afghane qui vient d’arriver de la frontière iranienne après avoir été expulsée, le 5 juillet 2025, dans le village d’Andisha, district de Guzara, province d’Herat.

Morad, travailleur afghan en Iran, n’a ni vu ni entendu d’explosions pendant la guerre de douze jours entre l’Iran et Israël, du 13 au 24 juin. A Chiraz, dans le sud-ouest du pays, dans un camp destiné aux réfugiés afghans en attente d’expulsion, l’homme de 35 ans a pris connaissance des bombardements et des destructions par les nouveaux arrivants. « Autour de moi, certains disaient : “Que les bombes tombent sur nous, qu’on en finisse avec cette vie douloureuse.” D’autres avaient peur. Moi, je connaissais la guerre, pour avoir grandi en Afghanistan. Je n’avais pas peur », explique, depuis Kaboul, Morad, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

Avant d’être arrêté par la police iranienne, mi-juin, il travaillait depuis deux ans dans un atelier de fabrication de briques, après être entré dans le pays avec un visa de tourisme. Mais son employeur iranien avait arrêté de le payer, lui et ses compatriotes, depuis le début de l’année. Après des mois d’attente, ils ont cessé le travail, exigeant le paiement des salaires dus. Le soir même, le patron est revenu accompagné de la police. Tous étant considérés en situation illégale ont été transférés à la gendarmerie, puis dans un camp à Chiraz, et enfin dans un autre lieu de détention, à Zahedan, plus proche de la frontière afghane. Il a fallu douze jours à Morad pour réunir, grâce à l’aide de ses compagnons d’infortune, les sommes exigées par des policiers iraniens – l’équivalent de plusieurs dizaines d’euros – avant d’être embarqué dans un bus à destination de l’Afghanistan.

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