Des manifestations sont prévues à Paris, lundi, devant l’Assemblée nationale.
Les deux principaux syndicats agricoles ont appelé à se mobiliser pour soutenir la proposition de loi « Duplomb ».
Le texte, qui vise à « lever les contraintes » pour la profession, prévoit notamment de favoriser l’accès à des pesticides.

Les agriculteurs de nouveau dans la rue. À l’appel des deux principales fédérations de la profession, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, ils sont appelés à se mobiliser à compter de lundi 26 mai. La raison ? Apporter leur soutien à la proposition de loi dite « Duplomb » (nouvelle fenêtre), examinée par les députés et qui vise à « lever les contraintes » pour la profession, prévoyant notamment, à titre dérogatoire, la réintroduction d’un néonicotinoïde néfaste pour les insectes pollinisateurs. 

« Dès lundi matin, JA et la FNSEA seront devant l’Assemblée nationale » pour « exprimer le refus » de ce qu’ils considèrent comme une tentative « d’obstruction » du texte par les députés LFI et Écologistes, lesquels ont déposé des centaines d’amendements, indiquent les syndicats samedi dans un communiqué. « Malheureusement, il est aujourd’hui quasiment certain que la discussion de ce texte n’arrivera jamais à son terme », craignent la FNSEA et les JA, pour qui il y a « atteinte au débat démocratique » et « un mépris profond » pour les agriculteurs.

Un « détricotage » ?

Environ 1.500 amendements ont été déposés par les écologistes et 800 par les insoumis, sur les 3.500 déposés, ce qui a incité les députés favorables au texte à déposer une motion de rejet pour contourner ce « mur d’amendements », a appris l’AFP samedi de sources parlementaires. Lundi, la FNSEA prévoit de faire monter quelques tracteurs à Paris, « entre 150 et 200 agriculteurs, des représentations des régions », selon son président Arnaud Rousseau.

Ils seront là « pour dire aux députés, (…) vous êtes en train de siéger à l’Assemblée, on est là à côté pour continuer à porter l’ambition de ce texte et faire en sorte que personne ne se méprenne sur la volonté qui est la nôtre de le voir aboutir », a-t-il déclaré dans une interview à Midi libre. La manifestation sera « encadrée, parce qu’on ne veut pas de dérapages », a-t-il ajouté, prévoyant parallèlement « plusieurs milliers d’agriculteurs mobilisés en région, où les fédérations départementales, à leur initiative, ont déjà entrepris des actions ces derniers jours ».

Le texte est considéré comme « vital » par la FNSEA, car il répond, selon le syndicat, aux attentes des exploitants après la crise de l’an dernier. Mais il a fait l’objet, selon le syndicat, d’un « détricotage » : devant la commission du Développement durable, la proposition a subi un important revers, avec la suppression d’un article ouvrant la voie à des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau. 

Reste que les manifestations pour soutenir cette proposition de loi ne font pas non plus l’unanimité au sein des agriculteurs. La Confédération paysanne s’est dite déterminée à se mobiliser contre un retour des néonicotinoïdes en France. « On laisse croire que la profession souhaiterait voir baisser les normes environnementales, c’est faux. La FNSEA, ce n’est pas le monde agricole », a affirmé Thomas Gibert, un porte-parole du  3ᵉ syndicat agricole.

La rédaction de TF1info avec AFP

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